La Sebkhet Sejoumi qui abrite plus de 103 espèces végétales et plus de 300 espèces animales, est menacée de disparition à cause de la pression urbaine et la prolifération des pratiques non saines des habitants (pollution et enfouissement des déchets…).
Une étude présentée, mardi, lors d’un atelier de présentation des résultats des inventaires de faune et flore de Sbkhet Sejoumi, inscrite comme zone humide d’importance internationale (Convention de Ramsar), a souligné l’importance de cet espace humide et l’impératif de changer la mentalité des populations limitrophes de Sebkhet Sejoumi, en les sensibilisant quant à l’importance de ce milieu naturel, ayant une importance nationale et internationale à valoriser et à préserver son équilibre écologique, afin qu’i puisse reprendre son rôle naturel, en tant que refuge pour plusieurs espèces animales et végétales et un bassin qui sert à la collecte des eaux pluviales et à se protéger contre les inondations.
La Sebkhet Sijoumi qui s’étale au Sud Ouest de la capitale sur une superficie de 30 km, est classée depuis l’année 2000 en tant qu’une zone importante de préservation de la biodiversité, pour les espèces protégées d’oiseaux qui y vivent.
En 2007, la Sebkha a été reconnue par l’attribution de plusieurs statuts internationaux, dont une zone humide d’importance internationale (convention de Ramsar), occupant la 4ème place parmi 731 zones humides en Afrique du Nord.
Cette étude élaborée par l’Association ” réseau enfants de la terre (RET) et son partenaire Bird life (AAO), révèle que la Sebkhet Sejoumi abrite 103 espèces végétales, à partir de 90 genres, ayant des besoins différents en sel pour sa croissance, lesquels se répartissent entre halophile (48%) et autres glycophiles (52%).
La plupart de ces plantes se caractérisent par leurs spécificités de soin et bienfaits alimentaire pour l’homme et l’animal ainsi que leur utilisation artisanale, tels que le câprier épineux, la mauve, le ricin commun le pourpier maraîcher, le marrube blanc , et le lyciet d’Europe…
La Sebkhat abrite également près de 300 espèces animales, dont 8 espèces de mammifères, 8 espèces de reptiles, et 25 espèces d’insectes.
Cette étude s’inscrit dans le cadre du projet ” Engager la société civile pour la protection de sebkhet Sejoumi ” visant à déployer les efforts des associations et des experts environnementaux pour protéger la zone contre les dangers environnementaux à travers l’exécution de certains projets de développement qui nécessitent la prise en compte du coté environnemental, tel que le projet de valorisation et d’aménagement de la Sebkha Sejoumi que l’Etat compte réaliser.
Selon le conseiller auprès du ministre de l’Equipement, chargé des municipalités et des organisations, Ramzi El Heni, ce projet vise à éradiquer la pollution dans la Sebkhet Sejoumi et dans son environnement, à travers la valorisation et la création de zones de loisir et des emplois dans la région Ouest de la capitale.
Ce projet, dont le coût s’élève à 330 millions de dinars, s’inscrit dans le cadre du partenariat entre les secteurs public et privé (PPP).
Plusieurs investisseurs internationaux et locaux ont manifesté leur intérêt à assainir et à aménager cet espace, dont la Finlande, la Turquie et le Japon.
En octobre 2019, 26 associations environnementales et scientifiques ont adressé aux ministères de l’Agriculture, de l’Equipement et de l’environnement, une lettre ouverte, pour avertir contre les dangers du projet d’aménagement de la Sebkhet Sejoumi sur la biodiversité et les systèmes naturels dans cette zone humide.
Selon ces associations, la première étude relative au projet ( 2015-2018) a montré un dysfonctionnement contre les engagements internationaux du pays, notamment en ce qui concerne la convention RAMSAR et l’accord sur la conservation des oiseaux d’eau migrateurs d’Afrique-Eurasie, d’autant plus que le rôle environnemental de la Sebkhet Sejoumi n’a pas été étudié convenablement.
Une commission relevant de la convention de Ramsar effectuera prochainement une visite à Sebkhet Sejoumi afin d’avoir une idée sur la situation actuelle et le degré d’engagement de l’Etat tunisien pour préserver cette zone humide.
Le classement de la convention de Ramsar est révisé de manière continue et peut être retiré lorsque l’Etat n’honore pas ses engagements environnementaux.