Que c’est facile de s’auto-flageller ! On s’est acharné ces derniers temps sur la capacité de nos différentes institutions à gérer la pandémie du Coronavirus. Et pourtant il y en a qui ont anticipé et pris toutes leurs précautions dès la propagation du virus. Tunisair reste un exemple.
Tunisair qui a été pointée du doigt pour avoir autorisé le franco-tunisien à monter à bord ! Et pourtant, la plus grande défaillance a été celle de la communication !
Les autorités sanitaires et locales qui avaient détecté l’atteinte du monsieur par le coronavirus auraient dû en informer directement la police frontière qui l’aurait isolé illico presto avec sa fille qui l’accompagnait. Ils n’auraient pas ainsi mis en péril, personnels aéroportuaires et passagers.
Avertis, alors que l’avion effectuait sa traversée, les responsables Tunisair ont aussitôt réagi en informant l’équipage et en isolant le père et la fille qui, du reste, portaient des masques sachant que dès la prolifération de l’épidémie, antiseptiques, masques protecteurs, gants et thermomètres ont été distribués à bord de tous les avions de la compagnie battant pavillon national. S’agissant du vol Tunis/Strasbourg, les décideurs Tunisair ont décidé de rapatrier l’avion vide et ont mis l’équipage en quarantaine à leur arrivée à Tunis. Les pertes se montent à 30 000 Dt.
Les autorités françaises ont été averties de l’incident. En contrairement à ce qu’on pense, elles n’ont pas été très vigilantes et les passagers n’ont pas été mis en quarantaine. On s’est juste contenté de prendre des renseignements utiles tels leurs adresses et leurs numéros de tel.
Aujourd’hui, tous les avions Tunisair sont automatiquement désinfectés à l’arrivée et bien évidemment au départ. Tous les personnels en contact avec les avions sont dépistés. Mieux encore, le renouvellement de l’air qui se faisait de l’intérieur des avions se fait aujourd’hui de l’extérieur entraînant une surconsommation de carburant et des frais supplémentaires.
S’acharner sur ceux qui agissent de leur mieux pour préserver la santé de leurs compatriotes et clients n’a aucun sens lorsque le ministère des Affaires religieuses dans notre pays n’ose pas décréter l’interdiction des prières dans les mosquées où les fidèles se prosternent dans des postures de coude à coude. Le m2 de sécurité est irréalisable alors même que le Royaume Wahhabite a suspendu le petit pèlerinage (la Omra) pour prévenir la propagation du nouveau coronavirus. Ceci aux dépends de son économie car ce pèlerinage fait entrer de l’argent à l’Arabie Saoudite à longueur d’année.
Le ministère de la Culture a-t-il interdit l’ouverture des salles de cinéma à titre préventif ? Le ministère de la Jeunesse et du sport a-t-il suspendu les manifestations sportives ?
Et Il ne s’agit pas en la matière de dramatiser une situation qui du reste est très délicate, au vu de la dimension pandémique du COVID19, mais juste d’anticiper ce qui peut devenir tragique dans un pays qui n’a pas les moyens d’y faire face rien qu’à voir le nombre de lits de réanimation disponibles.
Amel Belhadj Ali