La moyenne des achats quotidiens de produits alimentaires, notamment les pâtes (couscous, semoule, farine, pâtes…), a été multipliée par 10 et ceux des détergents (tels que l’eau de Javel), par une fois et demi. Pour le gel désinfectant, entre 200 et 300 flacons sont vendus quotidiennement, a indiqué un responsable dans l’une des grandes surfaces de la capitale.
Le responsable a fait savoir, dans une déclaration à l’agence TAP, que le rythme des achats s’est amplifié ainsi que l’affluence des citoyens, depuis l’annonce du premier cas de contamination du Coronavirus, en Tunisie.
“Désormais, nous nous approvisionnons en marchandises, quatre fois par semaine, contre deux fois avant l’apparition de ce virus, alors que tous les produits sont disponibles chez les fournisseurs et dans les usines”.
Au vu de cette frénésie d’achat, le supermarché a été obligé de limiter les quantités vendues pour certains produits, afin de satisfaire les demandes de tous les clients. Ainsi, chaque client ne peut acquérir que deux paquets de farine et de semoule et deux packs de 6 bouteilles pour le lait et l’eau.
Au marché d’El Manar, qui était presque vide vendredi matin, un marchand a indiqué que l’affluence a régressé significativement, surtout depuis le début de cette semaine, estimant que “les citoyens s’approvisionnent surtout, en denrées alimentaires, et non pas, en légumes et fruits “.
Et d’ajouter que “l’activité est faible au marché central, auprès duquel s’approvisionnent les marchands de légumes et de fruits”.
Hamouda le poissonnier, a pour sa part, affirmé que le rythme des achats n’a pas faibli, avec l’apparition de Coronavirus, estimant que l’approvisionnement et les prix n’ont pas connu un changement sensible.
Au supermarché, Mohamed Ali, la cinquantaine, traîne un chariot plein de produits alimentaires et de détergents. Il a estimé “qu’il faut se préparer dans une telle situation, en s’approvisionnant en quantités suffisantes, surtout lorsqu’on a des enfants “.
Un autre père de famille, Abdelmajid a affirmé pour sa part “avoir doublé ses achats en produits de base, comme les pâtes alimentaires, le couscous, le sucre…”. Hnia, une femme âgée, a pour sa part, assuré “qu’elle effectue ses achats chaque jour, normalement, sans céder à la peur, car tout est entre les mains de dieu “.
L’Organisation de Défense du Consommateur, a appelé tous les consommateurs, les femmes au foyer et les familles, à ne pas prendre d’assaut les étals des magasins pour acquérir préventivement, de grandes quantités de produits de consommation et de médicaments à cause de la propagation du coronavirus.
D’après l’ODC, cette frénésie d’achat touchant plusieurs produits de consommation et médicaments, perturbent les circuits de distribution et encourage les commerçants à la spéculation et au monopole ainsi qu’à l’augmentation des prix et à la vente conditionnée.
“Ce flux important pousse plusieurs commerçants à profiter de la mauvaise conjoncture, pour réaliser des revenus illégaux, ce qui risque d’éroder le pouvoir d’achat du citoyen”.
L’Organisation a renouvelé son appel à tous les consommateurs, à faire preuve de pondération et de lucidité dans leur approvisionnement en produits de consommation et médicaments, affirmant que ces produits sont disponibles en quantités suffisantes dans tout le pays.
Cette frénésie d’achat fait suite à l’annonce, par ministère de la Santé que la Tunisie a atteint le stade 2 du plan de lutte contre le Covid-19, qui a pour objet d’en freiner la propagation.
Le ministère de la Santé a annoncé, hier jeudi, que 13 contaminations sont confirmées dans le pays. (Par Chiraz Naili/TAP)