Face à la propagation du coronavirus, le Conseil d’affaires Tunisia-Africa Business Council (TABC) a proposé, lundi, aux autorités et aux banques une batterie de mesures visant à protéger les entreprises tunisiennes et à les sauver d’une débâcle sans précédent.

Parmi les mesures proposées, figurent le rééchelonnement de la dette et des échéances de remboursement des crédits avec deux à trois mois de non-application des intérêts, l’ouverture du robinet des crédits de gestion et crédits à court terme pour soutenir les trésoreries des PME tunisiennes, la facilitation des crédits d’investissement et la réduction des délais d’octroi ainsi que la diminution du taux directeur de la Banque Centrale de Tunisie (BCT) de 200 points de base minimum.

Le Conseil d’affaires tuniso-africain propose également de soutenir le dinar tunisien pour rester à son niveau actuel face au $ et à l’euro, de mettre en paiement sans délai les créances en souffrance des entreprises auprès des administrations et entreprises publiques, de consentir un moratoire en faveur des petites et moyennes entreprises en matière de charges fiscales et sociales, d’alléger les charges fiscales et sociales des PME qui constituent 95% du tissu économique.

TABC recommande, par ailleurs, de remettre en vigueur le dégrèvement fiscal pour l’investissement productif, de suspendre l’application de la TVA sur les ventes des promoteurs immobiliers, de mettre en place une ligne de crédit pour les entreprises en grande difficulté.

Toujours selon le communiqué de TABC, l’Etat peut éventuellement songer à offrir des garanties aux banques pour qu’elles puissent travailler pour sauver et financer les PME, à prendre en charge une partie des salariés en chômage technique pour préserver le maximum d’emplois et à créer un fonds de secours des entreprises en cessation de paiement ou en grande difficulté.

TABC a aussi évoqué la nécessité de faciliter les procédures et les délais d’export des produits tunisiens, de lancer un grand programme de digitalisation de l’administration et de l’éducation, ainsi que le travail à distance “Télétravail”, de mettre en place une TASK FORCE composée des meilleures compétences publiques et privées, pour sortir avec un programme de sauvetage et veiller à son application.

TABC a, en outre, lancé un appel à la solidarité nationale et internationale entre les individus de la même nation et entre les peuples de différentes nations pour surmonter cette crise à la fois sanitaire et économique.

“Si le chef du gouvernement, dans son adresse à la nation, vendredi, a évoqué une série de mesures pour faire face à la pandémie et contrer son évolution, il n’en fut pas de même pour les mesures de suivi et d’accompagnement économique notamment pour les PME, les commerces et les artisans, qui seront directement affectés par cette crise sans précédent.
Car, force est de reconnaître que la plupart de ces mesures impliquent, par ricochet, une économie à l’arrêt. Des secteurs entiers se retrouveront en hibernation : tourisme, industrie, transport, santé, sport, secteur automobile et aéronautique, … A situation exceptionnelle, mesures exceptionnelles “, lit-on dans le communiqué de TABC.

(Communiqué TABC – Titre WMC)