La CONECT a appelé mercredi, l’Etat à payer “l’ensemble de ses dettes dans 15 jours, notamment les dettes des entreprises et des professionnels ayant réalisées des prestations pour l’Etat revendiquant dans un communiqué publié à l’issue d’une réunion d’urgence dimanche de son bureau exécutif d’autres mesures particulièrement en faveur du secteur privé.
Dans ce communiqué, la CONECT, a salué les mesures socio-économiques annoncées par le Gouvernement, pour faire face à cette crise sans précédent et a appelé à plus de fermeté dans l’application de la mesure de confinement.
La Confédération a réclamé notamment, “le remboursement des crédits TVA, la libération des cautions douanières et le traitement des sociétés au réel par la suite, et ne pas oublier dans ce contexte le paiement des sociétés publiques qui peuvent utiliser ses montants pour payer leurs dettes envers les caisses sociale, les hôpitaux……”.
Elle a appelé encore la BCT à “effectuer une baisse plus importante du taux directeur” qui reste élevé pour cette conjoncture difficile et à “lancer une ligne de crédit spécifique dédiée au financement du matériel médical, médicaments et moyens de dépistage pour la lutte et la prévention contre le coronavirus”.
Cette organisation patronale a invité les institutions financières “à accorder davantage de facilités au niveau des crédits de gestion pour permettre aux opérateurs économiques de faire face aux engagements sociaux et commerciaux en cette période cruciale” et a recommandé “de mettre en place des procédures administratives flexibles et rapides, en faveur des PME… et d’un dispositif de répartition du coût en découlant, entre l’employeur, l’Etat et l’employé”.
De même, elle a demandé que le report des charges fiscales et sociales soit applicable immédiatement, et concerne l’échéance fiscale du 28 mars 2020; ainsi que la déclaration sociale auprès de la CNSS du 1er trimestre 2020 et ce ” pour les très petites, les petites et moyennes entreprises qui sont fortement touchées par la crise actuelle et qui seront dans l’incapacité d’honorer leurs échéances dans l’immédiat texte”.
Elle a estimé dans son communiqué qu’il est nécessaire de revoir à la baisse les frais portuaires pour les marchandises en souffrance aux ports et recommandé de reconstituer le stock stratégique en produits agro-alimentaires et agricoles de base.
Ces revendications sont lancées quelques jours seulement, après l’adoption par le gouvernement d’un train de mesures en faveur des PME et pour la préservation des emplois. Elles interviennent également, à un moment marqué par la contamination d’un nombre de plus plus important de Tunisiens au coronavirus, obligeant l’Etat à décréter le confinement total jusqu’au 4 avril et à mobiliser tous les moyens financiers et humains disponibles pour faire face à cette pandémie.
Le chef du gouvernement, Elyes Fakhfakh, avait annoncé, samedi dernier dans une adresse aux Tunisiens, une série de mesures exceptionnelles d’un coût de 2500 millions de Dinars (MD) pour protéger les citoyens et préserver l’économie nationale.
Ces mesures détaillées dimanche, dans un communiqué de ministère de finances, portent notamment sur le report des délais de remise des déclarations d’impôt sur les sociétés à fin mai 2020 à l’exception des sociétés soumises à 35% de l’impôt. Il s’agit en particulier, de la suspension de toutes les activités de contrôle et de mesures de redressement fiscal et des délais d’objection jusqu’à fin mai, et la récupération, par les entreprises du crédit TVA, dans les plus brefs délais et le rééchelonnement des dettes fiscales de ces entreprises sur une période de 7 ans.
Les mesures au nombre de 23, ont porté sur l’ouverture d’une ligne de financement supplémentaire de 300 MD pour soutenir la ligne de développement des petites et moyennes entreprises, l’activation des mesures de prise en charge par l’Etat de l’écart entre le taux d’intérêt des crédits d’investissement et le TMM et création de fonds d’investissement d’un montant de 500 MD (dont une première souscription de 100 millions de dinars) à l’initiative de la Caisse des dépôts et consignations (CDC); et ce pour financer les entreprises stratégiques.