L’un des secteurs économiques les plus touchés par la crise du coronavirus en Tunisie est le BTP. Parce que c’est un secteur à fort potentiel d’emplois où on embauche un grand nombre de temporaires et où les ouvriers travaillent dans une grande promiscuité. Une promiscuité qui fait que des milliers d’ouvrier maçons sont en arrêt de travail pour prévenir les contaminations possibles.

Le BTP est aussi l’un des secteurs où les dus de l’Etat sont devenus légion. D’ailleurs, on ne compte plus les petits entrepreneurs qui ont fait faillite à cause des dus et parmi lesquels il y en a qui sont en prison pour avoir délivré des chèques sans provision.

La crise des impayés qui perdure pose un sérieux problème aux dirigeants des entreprises opérant dans le BTP car si dans un premier temps, ils peuvent s’acquitter des salaires de leurs salariés permanents, à terme ils ne pourront plus le faire.

Par ailleurs, on ne sait pas si les travailleurs temporaires pourront bénéficier du privilège du chômage technique ou pas. Ceci alors que les impayés des opérateurs du BTP auprès de la SONEDE sont de l’ordre de 200 MDT et auprès de l’ONAS de l’ordre de 100 MDT.

Pour les TPE qui emploient des agents de propreté et de jardinage, aucun moyen d’honorer leurs engagements envers leurs employés. Les dirigeants eux-mêmes n’auront pas de quoi vivre dans pareils cas.

Le ministre de l’Equipement a promis que les dettes dues en 2019 seront réglées. Et 2020, y pense-t-on ?

Le pire nous attend alors que l’Etat a débloqué les fonds destinés au titre II pour les rediriger vers le secteur de la santé. Un secteur vers lequel sont orientés des dons qui s’élèvent à des centaines de millions de dinars dont nous ignorons tout de la gestion et des destinations.

Quand la pandémie Covid-19 prendra fin, devrions-nous nous attendre à un chômage massif car incapable d’assurer la reprise ?

Notre gouvernement est-il conscient de ce qui nous attend ou se limite-t-il à gérer au jour le jour sans anticiper et sans aucune visions stratégique pour le jour d’après ?

A.B.A