Malgré le scepticisme et la négativité qui habitent certains d’entre nous, force est de reconnaître qu’il existe encore chez certains la notion de solidarité, de compassion et de sacrifice.

Pour preuve, cet exemple de 150 ouvrières à Kairouan qui ont décidé de s’enfermer, pratiquement en autarcie, afin de continuer à fabriquer des masques et protections pour les soignants luttant contre le nouveau coronavirus.

Cette belle histoire est rapportée dans un article de nos confrères de francetvinfo.fr d’après un reportage de l’Agence France Presse (AFP).

Voici l’entame de l’article: “Confinées, oui… mais au travail : dans une usine tunisienne, 150 personnes, des ouvrières pour la plupart, se sont enfermées avec de quoi vivre en quasi autarcie, afin de continuer à fabriquer des masques et protections pour les soignants luttant contre le nouveau coronavirus”.

En écoutant le DG de l’usine “CONSOMED”, Hamza Alouini, cité par l’AFP, on sent une conscience professionnelle aiguë de la part de ces ouvrières, car “nous sommes les seuls à fabriquer pour les hôpitaux tunisiens : on ne peut pas prendre le risque de contaminer l’usine”.

Alors qu’on cesse de nous dire qu’il n’y a pas de conscience professionnelle en Tunisie ou bien chez les Tunisiens!

L’entreprise a été créée il y a une dizaine d’années par le père de Alouini et son frère à Kairouan dans une zone très rurale. “Elle est devenue le principal site de production du pays et l’un des plus importants en Afrique pour les masques, charlottes, combinaisons stériles et autres protections”, explique notre source.

En effet, souligne l’AFP, “autant d’équipements devenus stratégiques depuis que la Chine, principal producteur de masques au monde, en a interdit l’exportation, suivie par plusieurs pays, dont la Tunisie depuis quelques semaines. L’entreprise est débordée par les demandes locales et peine à approvisionner notamment les hôpitaux”…

Les médias tunisiens ont rapporté que des services hospitaliers ont dû fermer ces derniers jours ou mettre en quarantaine des soignants ayant été en contact sans protection avec des malades.

Alors, CONSOMED, voulant empêcher toute contamination par le nouveau coronavirus et donc toute interruption de la production, s’est résolue “à fonctionner désormais quasiment en vase clos : 110 femmes et 40 hommes travaillent, mangent et dorment dans les 5.000 m² d’entrepôts, dont un médecin, des cuisiniers et le directeur”.

Preuve à l’appui, l’entreprise a publié une vidéo sur les réseaux sociaux montrant les ouvrières entrant le 20 mars 2020 dans l’usine avec valises et sacs, après un contrôle de température, indique l’AFP.

نظرا للوضع الصحي بالبلاد التونسية ،قررنا نحن موظفو و عملة شركة Consomed الدخول في عزل صحي وقائي إيمانا منا بخطورة المرحلة و حفاظا على منتوجاتنا الوقائية التي نحن بصدد تزويد الدولة بها.#Courage_la_Tunisie

Publiée par CONSOMED : Consommable Médical sur Vendredi 20 mars 2020

 

«Sur les 240 employés, payés en moyenne 800 dinars par mois (270 euros), au-dessus du salaire minimum, 150 ont répondu à l’appel. Ils travaillent “sur la base du volontariat”, souligne Hamza Alouini, les autres ayant des engagements ou responsabilités de famille ne leur permettant pas de s’isoler».

Hamza Alouini raconte: «Il y a parmi les couturières une fille de 22 ans qui n’avait jamais dormi en dehors de chez elle. Le quatrième jour, elle a pleuré car sa mère lui manquait. Mais elle a finalement décidé de rester car les salariés savent l’importance de ce qu’ils fabriquent».

Par les temps qui courent et compte tenu des préjugés qui nous habitent, nous pensons que cette histoire, cet élan de générosité, de patriotisme et surtout de conscience professionnalie méritent d’être enseignés dans nos écoles. Car c’est une leçon de morale que ces ouvrières sont en train de donner à nous Tunisiens mais peut-être aussi à beaucoup d’autres peuples à travers le monde.

TB