La station de dessalement de Sfax supposée entrer en service début 2022 a déjà un retard de près de 22 mois sur le calendrier initial. Mais le projet va peut être sortir enfin du tunnel dans lequel il se trouve.
Il ne s’agit pas là d’un fait exceptionnel, mais d’une situation qui est devenue la règle en Tunisie : les délais de réalisation des projets, en particulier les grands, ne sont quasiment jamais respectés.
On en a de nouveau la confirmation avec le projet de la station de dessalement d’eau de mer de Sfax à propos de laquelle on peut légitimement se demander si elle pourra entrer en service à la date prévue, début 2022, puisque l’appel d’offres pour le choix de l’opérateur qui sera appelé à construire la station n’a pas encore été bouclé.
Initialement prévu en 2018, l’appel d’offres de la station de dessalement de Sfax –supposée entrer en service début 2022- a déjà un retard de près de 22 mois. Même l’appel d’offres ayant pour objet l’assistance technique à la réalisation du Projet de la station de dessalement d’eau de mer de Sfax (SDEM de Sfax), lancé en 2017 et dont le dépouillement devait avoir lieu le 18 janvier 2018, n’a pas encore révélé ses secrets.
Conséquence de ce retard, le coût du projet augmente inexorablement. Ce qui a entraîné une révision à la haute du montant du prêt destiné à financer le projet et passé en deux ans de 780 à 980 millions de dinars.
Plus de deux ans et demi se sont écoulés d’ailleurs depuis la signature de la convention de financement, à la mi-juillet 2017, entre la Société nationale d’exploitation et de distribution des eaux (SONEDE) et la Japan International Cooperation Agency (JICA) qui lui a accordé un prêt de 980 millions de dinars, avec un taux d’intérêt de 1,7%, remboursable sur vingt-cinq ans, avec une période de grâce de sept ans. Cet accord de crédit a été adopté par l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) le 9 janvier 2018.
Tarak Hamzaoui, directeur du dessalement et de l’environnement de la SONEDE s’est voulu rassurant et avait déclaré le 12 novembre 2019, lors du séminaire «Potentiel et opportunités de marché dans le domaine de la gestion de l’eau e des eaux usées pour les PME allemandes», organisé par la Chambre tuniso-allemande de l’industrie et du commerce et German Water Partnership (GWP), que le dépouillement technique de l’appel d’offres concernant ce projet était en cours.
Mais le projet va peut être sortir enfin du tunnel dans lequel il se trouve. En effet, la Société Nationale d’Exploitation et de Distribution des Eaux (Sonede) vient d’attribuer à deux société turques (SUMSUN MAKINA et SANAYI SMS), pour un total de 28,7 millions de dinars, le marché de la fourniture et du transport de 51100 mètres linéaires de canalisations en fonte de fer et en béton précontraint.
Surtout, l’appel d’offres pour la sélection de l’entreprise qui construira la station de dessalement serait à la phase de dépouillement et le nouveau calendrier prévoit un démarrage des travaux avant l’été prochain.
M.M.