Le think tank regrette que les autorités n’aient pas opté,comme l’a fait la Corée, pour une campagne massive de dépistage du coronavirus. Qui lui semble la démarche la plus efficace parmi celles mises en œuvre à ce jour dans le monde.
La sentence est sans appel : «(Les) mesures (prises par le gouvernement) ne sont pas à la hauteur du danger de la situation actuelle, ni des perspectives dramatiques attendues».
Tel est le point de vue du Forum tunisien des droits économiques et sociaux (FTDES), exprimé dans un communiqué publié mardi 24 mars 2020. En expliquant que les autorités ont adopté la plus mauvaise des trois politiques pour la gestion de la crise du coronavirus observées à ce jour dans le monde : «une démarche ascendante graduelle dans le nombre, la nature des mesures prises et le degré de fermeté dans leur application».
La démarche la moins efficaces…
Pour ce think tank, cette démarche est «la moins efficace et la plus dangereuse, ainsi qu’en témoigne l’expérience italienne».
D’autant que, souligne le communiqué, le système de santé publique tunisien «est en crise et délabré».
En raison de la baisse continue depuis des années du budget alloué qui a eu pour conséquences une faible capacité d’accueil de malades–deux lits pour 1 000 habitants en Tunisie en 2014, contre 7 en France, 12 en Corée et 14 au Japon-, et l’exode d’un grand nombre de médecins tunisiens, notamment au cours des dernières années.
Les expériences coréenne et chinoise…
En plus de la démarche de lutte graduelle tentée par l’Italie, deux autres ont été expérimentées par deux pays asiatiques : la Chine et la Corée. La Chine, observe le FTDES, a dès le début appliqué «un confinement sanitaire total et ferme» pour circonscrire l’épidémie et contenir sa diffusion «afin que le système sanitaire puisse dans la limite de ses moyens soigner les personnes contaminées», tout en adoptant des «mesures intenses d’isolement social nécessaire».
La Corée du Sud a quant à elle opté, dès le début, pour une campagne massive de tests de dépistage du coronavirus chez plus de 300 000 personnes, et de suivi des lieux et des communautés au sein desquelles l’une porteuse du virus s’est intégrée, afin de
pouvoir «pratiquer un confinement individuel et collectif orienté et limité ».
On l’a compris, c’est le modèle coréen de lutte contre le coronavirus que le FTDES préfère.
Réaliser 30 000 tests de dépistage…
A défaut de la mise en œuvre d’une telle démarche, et en tenant compte du fait que «le virus se diffuse rapidement et provoque beaucoup de morts», le think tank appelle les autorités à, en particulier, «réaliser au moins 30 000 tests de dépistage, imposer un confinement sanitaire total et ferme, tout en assurant sérieusement de tous ceux qui viennent de l’étranger par air, mer ou terre, pourchasser ceux dont la situation sanitaire est douteuse et appliquer la loi en imposant un confinement forcé aux récalcitrants, etc.».
M.M.