La Tunisie est aujourd’hui un pays à moyens limités avec un espace fiscal restreint. Les autorités médicales et exécutives ont imposé le confinement total à la population, car on manque de capacité de dépistage à large échelle et de moyens de traçabilité fiables des personnes suspectes ou atteintes du COVID-19.
Le confinement s’est révélé un extraordinaire révélateur d’inégalités sociales.
Les dégâts humains dus au coronavirus sont d’ordre sanitaire mais aussi social.
Il y aura autant de victimes du virus en termes de décès par manque de moyens matériels en soins intensifs que de morts pour pauvreté extrême.
Car un pan entier de la société manquera de médicaments pour des maladies chroniques, des cardiopathies, cancer,… ou carrément de mal nutrition et donc de baisse d’immunité face aux différentes autres maladies (anémie…).
Il manquera des ambulances pour des urgences autres que liées au Covid-19; il manquera certains éléments vitaux qui augmenteront la mortalité autre que la létalité du virus.
Il est proposé dans ces circonstances deux stratégies qui peuvent être combinées :
1- Faire des vagues de confinement successives et non continue, comme maintenant, afin de laisser les opérateurs économiques respirer, faire tourner à minima l’activité économique pendant des périodes courtes à définir, afin de sauver des vies qui pourraient être en jeu à cause de pénuries et manque de moyens matériels et financiers de centaines de milliers de familles. Une sorte de “Stop and Go” permanent qui durerait un an ou plus, qui écrête la courbe des infectés en même temps.
2- Confiner les personnes à risque, les seniors, les malades chroniques, les cardiaques, insuffisance respiratoire, insuffisance rénale, diabète aigu, hypertension artérielle,… ainsi que les personnes ayant été en contact avec des infectés, dans une pièce du foyer. En plus de ce dispositif, il faut réserver des établissements hospitaliers ou hôteliers Covid+ exclusivement, à l’instar de l’hôpital Dr Abderrahmane Mami actuellement. Cette stratégie est de courte durée.
Un mix des deux stratégies pourra être envisagé. Pour cela il faut un PMO (Project Managment Officer), écouté, respecté et efficace avec une équipe réduite et des moyens de type ISIE, une sorte de ISIE-Covid19 car tout indique que cela va durer.
Maintenant aux autorités médicales de nous dire qu’est-ce qui a du sens entre ces alternatives, car nous autres observateurs de la chose économique et sociale, pour nous les choses sont claires : Ça ne peut pas durer trop longtemps comme ça ! Le pays est trop fragile. Les Tunisiens risquent de manquer de patience.
Walakom sadid anandhar.