J’ai, aussitôt, levé mon doigt et lui ai dit après avoir eu la permission de parler :
– J’ai bien noté cette formule, monsieur, mais je n’arriverai peut-être pas à la retenir parce qu’ai j’ai pris l’habitude de ne retenir que ce qui est logique, intelligible, perceptible ….
– Et qu’est-ce qui n’est pas logique, m’a-t-il dit ?
– Je n’arrive pas à saisir la signification de x à la puissance zéro (x°) : x au carré veut dire x fois x ; x à la puissance 3 veut dire x fois x fois x … Mais que signifie x à la puissance zéro ??!!
– Tu as raison de te poser pareille question, x° = 1 n’est pas une formule mathématique mais un résultat de calcul arithmétique.
– Je ne comprends toujours pas, monsieur, avais-je rétorqué.
A ce moment, il m’a dit : au tableau.
A quoi est égal x à la puissance 7 sur x à la puissance 5 ?
– J’ai vite répondu : x à la puissance 2
– Comment as-tu fait pour obtenir ce résultat ?
– Simple, monsieur :
Par soustraction des deux puissances (7 – 5 = 2)
– Eh bien voilà :
Maintenant, écris x à la puissance 5 sur x à la puissance 5 et calcule le résultat
– Par soustraction des deux puissances, on obtient x°, monsieur.
– Et, à ton avis à quoi est égal x à la puissance 5 sur x à la puissance 5 ; x étant évidemment différent de zéro ?
– C’est égal à 1, monsieur, puisque le numérateur est égal au dénominateur.
– Et alors ?
– Alors x° = 1. Merci monsieur, maintenant, j’ai bien compris.
Moralité de cette histoire :
Quand un élève a la chance d’avoir un professeur de la trempe de monsieur Atallah (et ils étaient nombreux dans les années 60-70), il est difficile de ne pas obtenir d’excellentes notes : Il était pédagogue, d’une gentillesse extrême, ouvert à toutes les questions … Il ne permettait pas seulement aux élèves de poser toutes les questions possibles, il les encourageait à le faire tout en étant réceptif à leurs remarques et interrogations. Telle était l’école du temps de Bourguiba.