John Maynard Keynes disait : “L’économiste doit étudier le présent à la lumière du passé afin d’éclairer le futur”.
Actualité oblige, les politiques de santé posent des graves problèmes d’équité. Pour le moment, le niveau de soin par habitant reste en deçà des attentes, et la tâche la plus délicate consiste précisément à apporter de solutions et de réponses les plus concrètes possibles. Malheureusement on a toujours divergé sur l’importance des mesures à mettre en oeuvre.
Les résultats de ces actions sont tributaires d’une décision politique forte. En raison de la natalité croissante et des bouleversements démographiques observés courant les 50 dernières années, le changement des comportements et les besoins de soins se sont intensifiés.
Des obstacles…
Les prouesses scientifiques liées à l’accroissement des maladies se sont trouvées en perpétuelle dynamique pour trouver des remèdes efficaces.
Hélas, l’étendue de ces actions, qui se sont engrangées dans des politiques à court terme, n’a pas permis aux économistes (surtout des économistes de santé) d’apporter une pierre utile au débat en analysant les risques et leurs conséquences sur le bien-être économique, et ce en proposant des modèles permettant d’y faire face de la manière la plus efficace et équitable possible.
Des études sur les implications économiques du changement des comportements de la demande de soins sur l’ensemble du territoire sont nécessaires. Sachant que le coût total des soins de santé est important, et les budgets alloués compte tenu des équipements et des infrastructures génèrent de la richesse et des points de croissance : en bonne santé, on est plus productif.
Nécessité d’un rapprochement des secteurs public et privé
Certains économistes réputés plaident en faveur d’un mécanisme d’actualisation censé relever objectivement les préférences du rapprochement secteurs public/privé, puisque la notion de coût de prevention et d’hospitalisation est au cœur des politique de santé.
Ce type de démarche est de nature à encourager les investisseurs privés à investir dans le secteur de santé pour élargir la prise en charge des patients.
Ceci donne aux économistes la possibilité de jouer un rôle important en assurant une bonne visibilité pour les décideurs sur l’interaction entre santé et développement.
Dans ces conditions, la solution la plus pertinente serait de promouvoir la coopération entre les secteurs public et privé afin de garantir la diffusion d’un savoir-faire scientifique et technologique.
Quoi qu’il en soit, une attention particulière en amont et en aval est actuellement accordée aux problèmes du secteur dans sa globalité.
A mon avis, des initiatives d’économistes (des essais sont en cours) peuvent se profiler pour éclairer l’opinion publique sur des modèles permettant d’élaborer des propositions jugées indispensables.
Des essais encourageants se profilent déjà, aux politiques de les encourager par tous les moyens.
Les effets imputables à la détermination de services de santé produisent une intensité d’énergie de la part des économistes pour compenser largement le déficit des phases de mise en oeuvre.
Quid du rôle des économistes?
Il convient par ailleurs d’encourager la participation croisée la plus large possible à de tels systèmes d’échanges et de faire l’interconnexion entre les différents acteurs. C’est la raison principale de la pérennité des modèles de santé dans les années à venir.
A ce niveau, le rôle des économistes est crucial surtout lors des premières étapes de réformes qui semblent pour le moment en gestation en s’interrogeant sur la finalité du process.
Enfin, il faut signaler que la prudence peut être une vertu dans la conduite des politiques économiques de santé, elle devient dangereuse si elle sert à cacher une insuffisante prise en compte de la rapidité des changements des besoins de santé dû aux aléas démographiques et leurs conséquences socio-économiques.
Par MOKDADI Hamadi
Ancien directeur de banque et PDG de sociétés financières et de Bourse à la retraite