Le déficit budgétaire en Tunisie va créer un besoin de financement au niveau de la balance de paiements encore plus important de 1,7 milliard de dollars US (environ 4,9 milliards de dinars), ce qui représente 4,7% du PIB, a fait savoir le Fonds monétaire international (FMI), dans un rapport publié récemment.
Le Fonds, qui a affirmé que l’épidémie Covid-19 aggravera les déséquilibres macroéconomiques déjà élevés de la Tunisie, avait annoncé, il y a quelques jours que “cette crise devrait ramener la croissance à un niveau sans précédent de -4,3%”.
Le FMI a fait ressortir, également, que “le déficit budgétaire pour 2020 devrait augmenter à 4,3% du PIB, plutôt que de baisser à 2,8% du PIB, comme prévu initialement, dans le budget”.
En contrepartie, “les recettes fiscales seraient inférieures de quelque 5,2 milliards de dinars, à l’objectif budgétaire en raison de l’impact des mesures d’urgence ainsi que de la baisse de la croissance et des dividendes des entreprises du secteur pétrolier et de la hausse de la valeur des importations”.
Ainsi, le FMI a estimé que notre pays fera face à “un besoin de financement externe supplémentaire de quelque 950 millions de dollars US”, soit l’équivalent de 2,7 milliards de dinars (2,6% du PIB).
Il a précisé, dans ce cadre, que “les prêts et subventions externes actuellement, identifiés s’élèvent à 2,5 milliards de dollars US sur un programme total de financement externe de 3,5 milliards de dollars, nécessaire pour couvrir le déficit”.
Partant de ce constat, le FMI avait annoncé, il y a deux jours, la conclusion, avec la Tunisie, d’un nouvel accord de financement, lequel pourrait débuter vers la mi-2020.
De son côté, le gouvernement tunisien s’est engagé “à relever deux défis structurels qui pèseront lourdement sur le budget tunisien une fois que la crise actuelle se sera calmée”.
Il s’agit de “réduire durablement, les subventions pour l’électricité et le gaz naturel, tout en préservant les tarifs sociaux” et de “réaliser des économies supplémentaires sur la masse salariale de la fonction publique”.
Il a annoncé:”nous entamerons des négociations avec le syndicat UGTT à cet effet en avril 2020, notamment sur les politiques salariales pour 2021 et à moyen terme ; et nous avons déjà commencé avec un audit de la fonction publique pour détecter et réduire l’absentéisme et les travailleurs fantômes”.
De même, la BCT s’est dit prête “à resserrer la politique monétaire en cas d’accumulation d’anticipations de dépréciation ou d’aggravation des pressions inflationnistes”.
La BCT s’est engagée, aussi, dans le cadre de la préservation des réserves en devises, à s’abstenir d’autres interventions sur le marché des changes que celles nécessaires. Elle s’est engagée, encore, à poursuivre un dialogue politique régulier avec la mission du FMI.