L’Association des Magistrats tunisiens (AMT) s’est dit étonnée de la publication par le ministère de la Justice d’une note sur la marche du service judiciaire et la tenue des audiences. Une note qui prend la forme de directives adressées aux responsables des tribunaux, s’indigne l’association qui accuse le ministère de tutelle d’empiéter ainsi sur les prérogatives du Conseil Supérieur de la Magistrature (CSM).
Dans une déclaration publiée par son bureau exécutif, l’AMT précise que la Constitution garantit le principe de séparation des pouvoirs et l’indépendance de la justice.
Le CSM est la partie habilitée à garantir le bon fonctionnement du service judiciaire et à défendre son indépendance en ces circonstances exceptionnelles, et ce conformément à la Constitution.
L’AMT estime, dans sa déclaration, que l’ingérence sans précédent du ministère de tutelle dans le travail du CSM -qui constitue une instance constitutionnelle- est de nature à déstabiliser le service judiciaire en cette période délicate qui demande davantage de coopération et de coordination entre les différentes structures de l’Etat dans le respect de la constitution.
L’association dit approuver, dans ce sens, la note publiée par le Conseil de l’ordre judiciaire qui appelle les magistrats à se conformer aux seules notes émises par le CSM.
L’association appelle le CSM à veiller sur le suivi de l’exécution des notes qu’il émet dans toutes les juridictions et à identifier les difficultés rencontrées ainsi que les réels besoins des tribunaux sur tout le territoire.
L’AMT exprime, également, sa préoccupation face au manque des campagnes de désinfection et de stérilisation des tribunaux et l’absence des équipements de prévention notamment dans les régions intérieures pour la protection des employés des tribunaux.