Interpellé sur l’évolution que pourrait connaître le coronavirus (Covid-19), dans les mois à venir à travers le monde, le milliardaire philanthrope américain, Bill Gates, a jugé la lutte en cours contre le Covid-19 en ces termes «Il s’agit d’un scénario cauchemardesque car les virus respiratoires de transmission entre humains peuvent se développer de façon exponentielle», a-t-il déclaré.
Le Co-fondateur de Microsoft, qui intervenait début avril 2020 sur la chaîne de télévision américaine CNBC, a prédit un scénario catastrophique pour les pays en développement, un autre moins alarmiste pour l’Amérique du Nord et l’Europe, et une sortie de crise, sans trop de dégâts, pour les pays asiatiques.
Bill Gates, qui est engagé avec sa femme dans l’humanitaire avec la fondation Bill & Melinda Gates, a estimé que la solution à la crise dépend «d’une thérapie miracle qui a un taux de guérison de plus de 95% ou une large utilisation du vaccin». Ce qui n’est malheureusement le cas.
Pis, il faut au moins un an à 18 mois pour mettre au point un vaccin, c’est ce qu’a déclaré Anthony Fauci, directeur de l’Institut national des allergies et des maladies infectieuses aux États-Unis.
Le confinement, seule solution efficace pour le moment
Pour contenir la pandémie, il a appelé les gens à se confiner le plus sérieusement possible. «Le seul modèle efficace connu est celui d’une rigoureuse distanciation sociale. Si vous ne faîtes pas ça, alors le virus touchera une large partie de la population et les hôpitaux se retrouveront en état de saturation en raison de l’afflux de personnes malades», a martelé Bill Gates.
«La Chine a vu le nombre de cas diminuer parce que la mise en place des tests et du confinement a été très efficace. Si un pays réussit à mettre en place des tests et à faire respecter le confinement, alors entre 6 à 10 semaines il devrait voir le nombre de cas baisser et commencer à pouvoir envisager un retour à la normal», a-t-il estimé.
Globalement, se référant à la Chine, premier pays affecté par le virus, il voit une sortie de crise pour les pays asiatiques. D’après lui, ces derniers ont prouvé qu’ils sont de «bons exemples en matière de dépistage, de suivi des contacts et de mise en quarantaine».
Scénario cauchemardesque pour les pays en développement
Pour le reste du monde, il estime que le plus grand nombre de victimes ne sera pas enregistré ni aux Etats-Unis ni en Europe, mais dans les pays en développement où le virus n’a pas encore atteint son pic. La raison est simple, d’après-lui. Ces pays sont dans l’impossibilité de réserver 10 à 20% de leur PIB à la lutte contre le Covid-19.
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Par ailleurs, en attendant le vaccin miracle, Bill Gates a estimé en substance que si le confinement est strictement respecté et que si certaines innovations comme l’auto-écouvillonnage (auto-prélèvement) que sa fondation a conduit, se mettent en place, au début de juin prochain, la vie pourrait revenir à un rythme relativement normal.
«Le déroulement de ce processus d’ouverture, ajoute-t-il, dépendra de ce que nous verrons dans d’autres pays, qui adoptent tous leur propre approche pour surmonter la crise».
Et pour ne rien oublier, un élément d’histoire. Les propos de Gates, dont la fondation caritative privée travaille depuis des années à lutter contre les menaces de pandémies, sont hyper-médiatisés depuis sa déclaration prophétique faite en 2015.
Bill Gates n’est pas pour autant prophète
Alors qu’il intervenait dans une conférence sur les enseignements à tirer de l’épidémie Ebola (qui a frappé il y a quelques années la RD Congo, a Guinée-Conakry et la Sierra Leone), Gates avait alerté sur le manque de préparation des États en cas d’épidémie mondiale. Un discours qualifié de prémonitoire, tant le scénario imaginé par Bill Gates rappelle celui de l’apparition du coronavirus (Covid-19).
«Nous ne sommes pas prêts pour la prochaine épidémie», avait-il dit à l’époque, avant d’ajouter : «Si quelque chose tue plus de 10 millions de gens dans les prochaines décennies, ça sera probablement un virus hautement contagieux plutôt qu’une guerre. Nous avons énormément investi dans la dissuasion nucléaire, mais très peu dans un système pour arrêter les épidémies. Nous ne sommes pas prêts pour la prochaine épidémie».
Ces propos, qui rappellent étrangement les symptômes du Covid-19, ne doivent nullement nous amener à penser que Bill Gates est devenu un prophète, en ce sens où, avant lui, la CIA avait prédit, elle aussi, le même phénomène.
En effet, en 2009, dans un rapport de projection sur “Le monde en 2025”, la CIA a déjà envisagé le scénario d’un virus respiratoire hautement contagieux, qui pourrait apparaître notamment en Chine, par le biais des animaux.
Drôle de coïncidence. Je vois déjà certains sourire…