Des composantes de la société civile ont appelé, lundi, le président du conseil supérieur de magistrature (CSM) Youssef Bouzakher, à prendre les mesures nécessaires afin de faciliter l’accès des femmes victimes de violence à la justice durant la période du confinement, face à la recrudescence de la violence faite aux femmes.
Les signataires ont souligné dans une correspondance envoyée, dimanche au président du CSM, que la décision prise depuis le 23 mars 2020 concernant le report de toutes les audiences des affaires civiles y compris les audiences de conciliation a coïncidé avec l’augmentation du taux de violence contre la femme, “ce qui a freiné l’accès des femmes à la justice et menacé leur sécurité physique et psychologique” ont ils mentionné.
Les associations ont appelé à faire en sorte que les victimes de violences puissent déposer leurs plaintes directement auprès du ministère public sans passer par les unités spécialisées et d’appliquer les mesures urgentes et provisoires obtenues auprès du juge de la famille, telles que la pension alimentaire.
Elles ont souligné la nécessité d’autoriser l’éloignement de l’agresseur du domicile conjugal, exigeant la création d’un mécanisme permettant aux femmes et aux témoins de notifier et de signaler l’agression auprès du procureur de la république par des moyens de communication à distance (e-mail, SMS, téléphone, etc.), compte tenu de la difficulté de déplacement des victimes de violences.
Les associations ont aussi appelé à poursuivre en justice les agents de police qui refusent de secourir et de recevoir les plaintes déposées par les femmes victimes de violence.
Les signataires de cette correspondance sont notamment, l’association tunisienne des femmes démocrates, l’Union Générale Tunisienne du Travail, l’Association Beyti, la ligue tunisienne des Droits de l’Homme, le forum tunisien des droits économiques et sociaux et la ligue des électrices tunisiennes.