A l’heure de la crise sanitaire due à la propagation de l’épidémie du coronavirus provoquant la paralysie des échanges commerciaux dans le monde, la Tunisie est parvenue à exporter 146 mille tonnes d’huile d’olive pour des recettes de 896 MD à fin mars dernier, contre 80 mille tonnes pour une valeur de 740 MDT en 2019.
D’après le PDG de l’Office national de l’huile (ONH), Chokri Bayoudh, en dépit du blocage de l’appareil de l’exportation et l’arrêt quasi-total des opérations du chargement, la commercialisation de l’huile d’olive tunisienne est parvenue dans une large mesure à continuer son activité et à conquérir de nouveaux marchés à l’effet de tenir des engagements du pays à cet effet.
La moyenne mensuelle des exportations a atteint 30 mille tonnes depuis novembre 2019 jusqu’au 31 mars 2020, sachant que la Tunisie projette d’exporter 250 mille tonnes de l’huile d’olive pour des recettes dépassant la barre de 2 milliards de dinars, sur un volume total de production record estimé cette saison à 350 mille tonnes.
A cet effet et grâce aux exportations de l’huile d’olive, la Tunisie a enregistré un excédent dans la balance commerciale alimentaire. La ventilation géographique des marchés internationaux révèlent que l’Union européenne demeure le marché principal de la Tunisie, en premier lieu viennent l’Italie et l’Espagne qui ont absorbé 75% de ce produit tunisien, alors que les Etats Unis ont en reçu 15%.
Les exportations de l’huile d’olive conditionnée ont atteint 8500 tonnes pour un montant de 100 MDT au cours des cinq premiers mois de la saison de l’exportation. La France reste la première destination, suivis du Canada et des Etats unis qui ont choisi l’huile conditionnée.
Concernant les problèmes rencontrés lors de la saison de l’exportation, et en premier lieu les prix, qui ont chuté de 20% par rapport à la saison dernière, Bayoudh a précisé que la question des prix dépend de l’offre et de la demande sur le marché international, faisant observer que des mesures ont été prises à cet effet pour améliorer les prix, en l’occurrence la réduction de la demande à travers la mise en œuvre d’un programme de stockage de 100 mille tonnes auprès des privés et l’octroi d’une prime de stockage de 500 dinars pour la tonne en faveur des agriculteurs et les propriétaires des huileries et 300 dinars pour la tonne en faveur des exportateurs.
Déjà, trois appels d’offres ont été lancés pour le stockage de 100 mille tonnes. Le premier appel d’offres a permis d’atteindre un volume de 22 mille tonnes auprès des agriculteurs, des propriétaires des huileries et des exportateurs et de leur décaisser une prime de stockage la semaine dernière.
Pour le deuxième appel d’offres, il a été lancé en mars dernier, en attendant le parachèvement des procédures administratives la semaine prochaine, et le lancement du troisième appel d’offres au cours du mois d’avril courant, évoquant l’entrave de réaliser les appels d’offres dans cette situation sanitaire délicate et du confinement total.
Pour Bayoudh, l’opération du stockage de l’huile d’olive a donné relativement ses fruits, en augmentant les prix à la production entre 20% et 30%, avec une hausse relative au niveau de l’exportation.
Le responsable a ajouté que la moyenne des prix à l’exportation pour toute variété d’huiles commercialisée sur le marché international est fixée à 5,8 dinars le litre.