La mission de contrôle du marché public de confection des bavettes, confiée au Comité de contrôle des dépenses publiques, a pris fin et le rapport relatif à cette mission a été soumis au chef du gouvernement. C’est ce qu’ont affirmé, vendredi 24 avril 2020, les services du ministre chargé de la Fonction public, de la Gouvernance et la Lutte contre la corruption.
Les ministères de l’Industrie et de la Santé tablent sur la production de 32 millions de bavettes
Un résumé de ce rapport sera publié le 27 courant, ont-t-ils ajouté sans préciser la nature des résultats de cette mission.
Le contrôle de la confection des bavettes de protection confié à une équipe médicale (ministère)
Une affaire de soupçon de corruption a été déjà transférée par l’Instance nationale de lutte contre la corruption (INLUCC), au procureur de la République, auprès du Tribunal de Première instance de Tunis. La brigade économique et financière s’est chargée de l’enquête sur ces suspicions.
Dans son plan de lutte contre le coronavirus et pour se préparer à la reprise après le confinement total, l’Etat, à travers une commission technique nationale, a ordonné la confection de 30 millions de masques barrières lavables et réutilisables “made in Tunisia”.
Marché de confection des masques : Monopole, délit d’initiés et conflits d’intérêts ?
Selon une enquête de l’agence TAP, il s’agit là d’un marché juteux qui vaut plus de 20 milliions de dinars, d’après les premières estimations. Une opportunité aussi pour les opérateurs du textile, frappés de plein fouet par la crise engendrée par la pandémie du Covid-19.
Un cahier des charges technique a été élaboré, à la hâte, par la commission précitée, pour la confection de ces masques multicouches en tissu. Ce document aurait fuité avec la complicité d’un fonctionnaire de l’Etat.
Des hommes d’affaires informés des critères techniques de confection des masques se seraient rués sur le marché pour un achat massif de toutes les quantités disponibles du tissu recommandé pour la fabrication des bavettes.
Le conseiller juridique de l’Instance nationale de lutte contre la corruption (INLUCC), Faouzi Chemingui, avait déclaré à l’agence TAP que l’instance, alertée par des industriels et des artisans, a enquêté sur l’affaire et “est en possession de justificatifs d’une pénurie du tissu recommandé destiné à la confection des masques. Nous avons reçu, depuis une semaine, 11 alertes concernant des soupçons de corruption et des conflits d’intérêt relatifs à la confection de 30 millions de masques”, a-t-il dit.