Des milliers de Tunisiens demandent encore à être rapatriés de l’étranger. Leur nombre ne fait qu’augmenter de jour en jour. Et les efforts fournis actuellement par le gouvernement ne sont pas suffisants ; parce qu’il a sous-estimé leur nombre et n’a pas mesuré le problème à sa juste valeur.
Et pour cause! Tous ceux qui n’ont pas la double nationalité, qui ne travaillent plus (licenciés ou dont le contrat a expiré) vont être priés de rentrer chez eux ; et même s’ils voulaient rester, ils n’auraient pas les moyens de subsister, surtout s’ils sont mariés et qu’ils ont des familles.
Ces TRE voudraient rentrer au plus vite à la mère patrie, car leur séjour dans les pays d’accueil leur coûte beaucoup plus cher que s’ils rentraient chez eux ; surtout qu’avec la récession économique mondiale qui s’installe, ils ne sont plus sûrs de retrouver de sitôt un emploi ; d’autant plus que tous les pays privilégient leurs nationaux pour les offres d’embauche.
Le retour de ces TRE en Tunisie n’est pas une mauvaise chose en soi, ou du moins il faut la prendre du bon côté. En effet, la majorité d’entre eux a une situation financière confortable. Plusieurs de ces TRE ont une compétence certaine et peuvent apporter une valeur ajoutée à l’économie du pays.
Il ne faut surtout pas les considérer comme de futurs demandeurs d’emploi qui viennent augmenter le nombre de chômeurs en Tunisie. Bien au contraire, il faut les considérer comme une plus-value au marché de l’emploi et à l’économie nationale.
C’est donc toute une stratégie nationale qu’il faut mettre en place pour endiguer ces flux de rapatriés, pour les insérer dans le tissu économique et social, pour le bien des deux parties ; et ne pas se contenter seulement de les rapatrier et les confiner.
Dans l’hôtellerie et la restauration par exemple, ils sont les bienvenus, surtout à la veille de la haute saison, car le secteur manque de cadres qualifiés. Et avec leur compétence et leur expérience, ils peuvent contribuer à l’amélioration de la qualité des prestations de service. Faut-il encore savoir les identifier, les répertorier et les orienter !
Espérons tout de même que leur retour n’est que provisoire, et que ce n’est pas le provisoire qui va durer !
Afif KCHOUK, directeur général de l’Observatoire du tourisme.