La communauté scientifiques et même les autorités sanitaires, en France plus précisément, ont choisi de mettre à l’écart un des leurs, Didier Raoult. L’objet ou la cause du désaccord: le traitement du Covid-19 la chloroquine et ses dérivés.
La situation pandémie du coronavirus n’a pas seulement des effets néfastes sur la santé ou l’économie, mais également sur les relations dans la communauté scientifique.
En effet, depuis l’apparition du Covid-19 en France et les moyens contre ce virus, on assiste à une sorte de guerre des tranchées entre une partie des scientifiques et des autorités sanitaires, d’une part, et un homme, Didier Raoult, professeur de médecine ‘spécialisé dans la microbiologie) de son état et directeur de l’IHU Méditerranée Infection à Marseille.
Défense et contre-attaque
Dans une interview exclusive à la chaîne de télévision privée BFMTV, Pr Raoult répond à ses détracteurs, qu’il n’est pas “un devin” -c’est-à-dire qui prédit l’avenir- mais “un praticien”, autrement dit qui obtient les résultats par la pratique.
Dans cet entretien, Raoult revient sur “la question des traitements, la stratégie de déconfinement adoptée par le gouvernement (français), et sur l’éventuel risque d’une seconde vague de Covid-19”.
Didier Raoult est décrit comme celui qui a toujours suscité la polémique “depuis le début de l’épidémie en France, … entre déclarations fracassantes et essais cliniques en porte-à-faux avec le protocole scientifique traditionnel”.
A cette accusation, il répond: “Je suis un praticien. Ce que j’aime, c’est accumuler les données réelles, tangibles pour pouvoir travailler et voir comment les choses fonctionnent”.
Dans ce cadre, le professeur “… défend corps et âme la chloroquine pour traiter le Covid-19, désormais également promu par certains dirigeants comme Donald Trump ou Jair Bolsonaro”. D’ailleurs, Raoult rappelle que ce médicament existe depuis 80 ans, prescrit à peut-être un tiers de la population mondiale, et en France il est vendu à 36 millions de pilules par an.
Pour autant … la communauté scientifique, comme le Conseil scientifique en France dont il a claqué la porte, lui reproche des biais méthologiques dans ses essais, rappelle BFMTV. Mais pour lui, il s’agit d'”accusations fantasques contre la chloroquine”.
Et il explique: “D’un coup, toutes les autorités commencent à dire que c’est un truc épouvantable, criminel. Je n’ai jamais entendu un truc aussi fantastique. C’est inoui”.
Il pousse son amertume en disant qu'”il existe une cassure dans le monde”. Le Pr développe son idée: “Le monde des pauvres, des moins riches du Sud qui ont utilisé la chloroquine, ensuite l’hydroxychloroquine, et l’azithromycine, comme on a fait nous, d’une manière massive, et qui ont des taux de mortalité très bas, et les autres”.
Or, “c’est la première fois que, dans les pays les plus riches, il y a la plus forte mortalité. On est les euls à ne pas avoir traité. Les autres ont détecté, traité et ont une mortalité inférieure à la nôtre”, assure-t-il, en faisant allusion à des pays africains qui utilient la chloroquine contre le paludisme.
Cependant, aujourd’hui, au Bénin, au Cameroun, au Sénégal et au Burkina Faso, des dérivés de l’hydroxychloroquine pour lutter contre le coronavirus; sans oublier l’Inde (le premier producteur mondial de chloroquine), ou le Brésil. Même si les “protoles scientifiques” ne montrent aucun bénéfice de la choloroquine et de l’hydroxychloroquine pour l’instant…
Déconfinement…
Didier Raoult semble sceptique à propos du plan de déconfinement dévoilé mardi 27 avril par Edouard Philippe.
Et il explique pourquoi: “On ne peut pas évaluer les stratégies humaines de réponse. Je ne crois pas qu’elles changent la dimension de la courbe. Elles peuvent changer le pic de la courbe. Le nombre de cas peut être différent, en fonction des mesures qu’on a prises, le nombre de gens traités”.
De ce fait, il écarte toute éventualité d’une seconde vague de malades, tant redoutée par les autorités publiques et sanitaires, ici et là. “Des infections respiratoires dans lesquelles il y a des secondes vagues, il n’y en a pas. Je ne vois pas pourquoi il y en aurait pour celle-là. Les gens font un fantasme sur la grippe espagnole (de 1918, ndlr), c’est le grand guignol qui sert à faire peur aux gens”, pense-t-il.
TB