A l’occasion de la Fête du travail, célébrée le 1er mai de chaque année, la Confédération générale tunisienne du Ttravail (CGTT) a mis à profit la persistance de la pandémie, le Covid-19, à laquelle aucune panacée n’a été trouvée, jusqu’ici, pour lancer plusieurs appels aux communautés nationale et internationale.

Au plan national, la CGTT propose une feuille de route pour traiter, en priorité, les impacts sanitaires et socio-économiques de la pandémie sur la Tunisie.

Concrètement, le syndicat appelle à la solidarité et l’entraide au niveau national et demande au gouvernement d’élaborer, à cette fin,  un budget spécial pour la lutte contre le coronavirus. 

Pour une feuille de route de solidarité nationale

Tout en apportant son soutien au Fonds 1818, fonds dédié au soutien des efforts déployés par l’Etat en vue de lutter contre le coronavirus et ses répercussions économiques et sociales, la CGTT déplore le non-respect d’un grand nombre d’entreprises des règles de préventions et d’hygiène ainsi que leur refus de payer les salaires de leurs travailleurs durant la période de confinement total.

Elle appelle le gouvernement à y remédier en faisant respecter les conventions signées, à cette fin, et à apporter une aide conséquente aux catégories vulnérables et aux personnes morales et physiques affectées par le Covid-19. 

Au plan mondial, la CGTT lance, à l’occasion du 1er mai 2020, un appel urgent pour la mise en place partout dans le monde d’une PSU et d’un RBU -pour “Protection sociale universelle” et “Revenu de base universel”.

Dans cette perspective, elle propose la création des fonds de solidarité dans chaque pays. Le financement de ces fonds de solidarité sera assuré, d’après le syndicat tunisien, par une taxation des transactions financières comme levier et par d’autres modalités qui doivent être discutées et négociées entre les institutions internationales (OIT, ONU, OMC, OMS…).

Cette proposition s’inscrit dans la continuité de l’initiative, prise en mars dernier, par la CGTT et qui consiste en une Pétition adressée au secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, pour une réunion d’urgence de l’Assemblée Générale de l’Organisation des Nations Unies en vue d’organiser la solidarité mondiale contre la pandémie du coronavirus.

Plaidoyer pour une protection sociale universelle et d’un Revenu de base universel.

On y lit notamment : «face à cette pandémie, nous avons besoin d’une réponse mondiale. Nous avons besoin de faire preuve de solidarité. Non seulement une solidarité au sein de chaque pays, mais aussi solidarité entre les pays. Car le coronavirus ne connaît ni classes sociales, ni frontières. Nous avons besoin d’une coordination forte des Etats pour assurer cette solidarité planétaire. L’ONU est totalement dans son rôle pour assurer cette coordination pour mettre en œuvre cette solidarité mondiale».

La quatrième initiative de la CGTT est d’ordre régional. Pour conférer à la solidarité mondiale le plus d’efficience possible, le syndicat appelle les Etats maghrébins à fédérer leurs énergies et capacités. 

«Un Sommet des chefs d’Etat des pays de l’UMA, note l’appel,  s’impose aujourd’hui. De toutes nos forces, nous invitons les pays du Maghreb à s’unir face au danger qui nous frappe et qui menace les équilibres de la région et du monde. La solidarité mondiale prend un sens quand les communautés régionales manifestent par elles-mêmes le sens de l’unité, de la fraternité et de la paix. Le Sommet pourra refonder les bases de l’union du Maghreb arabe (UMA)».

Et l’appel d’ajouter : «Face aux menaces qui pèsent sur nos peuples, le Sommet maghrébin pourrait ouvrir la voie et réaliser les conditions de redressement et de progrès à la hauteur de nos aspirations et à l’égal des grandes nations du monde. Soyons au rendez-vous de l’histoire».

Espérons seulement que ces appels seront entendus.

A bon entendeur, salut.

Abou SARRA