“Nous devons redoubler d’efforts pour aider les économies en développement à surmonter les répercussions du coronavirus”, indique la Banque mondiale (BM) dans un article publié récemment, estimant que “la communauté internationale a encore les moyens d’éviter les conséquences les plus désastreuses de la pandémie, à condition de faire dès maintenant preuve de résolution pour circonscrire les dégâts et jeter les bases d’une reprise solide”.
“Le monde entier doit serrer les rangs et se mobiliser : les gouvernements et les organisations internationales, mais aussi les entreprises et les créanciers privés”, peut-on lire dans cet article, intitulé “Renforcer aujourd’hui notre réponse à la crise du coronavirus pour éviter demain une facture beaucoup plus élevée” et signé par Ceyla Pazarbasioglu (vice-présidente pour le pôle Croissance équitable, Finance et Institutions) et Ayhan Kose (directeur du Groupe des perspectives de développement).
Les deux auteurs prévoient que “plusieurs pays en développement (PED) devraient plonger dans la récession en 2020 avant de voir leur croissance redémarrer en 2021”. Ces pays vont subir une contraction de leur production de 2%, voire 3%, notamment ceux “qui dépendent du commerce, des produits de base ou du tourisme”.
Ils rappellent que la plupart d’entre eux “n’ont pas les ressources ni la marge de manœuvre budgétaire nécessaires pour déployer des programmes de soutien à l’activité économique suffisamment importants pour dénouer la crise”.
Les experts de la BM estiment même que “la plupart d’entre eux ne peuvent affronter cette crise seuls, parce que leur équilibre est encore plus précaire qu’avant. Dans certains cas, les systèmes de santé sont largement sous-équipés. Des pans entiers de la population tirent leur revenu d’emplois informels, ce qui signifie qu’ils n’ont accès à aucune protection sociale et seront encore plus difficiles à atteindre et à soutenir en ces temps de crise”.
Les petites et les moyennes entreprises, souvent un pilier de l’activité économique, manquent en général d’accès aux financements et vont se heurter à des difficultés de trésorerie qui pourraient rapidement engendrer une crise de solvabilité, expliquent les auteurs de l’article.
Par ailleurs, la BM recommande aux responsables politiques dans ces pays de faire leur maximum pour se focaliser sur la priorité immédiate, à savoir désamorcer la crise sanitaire.
“Ce qui signifie prendre des mesures pour sauver des vies, protéger les moyens de subsistance, aider les entreprises à attendre l’embellie et préserver l’accès aux services publics essentiels – le tout en fonction du contexte local. Les pays en développement doivent aussi prendre des dispositions pour éviter que la crise sanitaire ne dégénère en crise financière”.