La Fédération générale de l’information (affiliée à l’Union générale tunisienne du travail) appelle le personnel des établissements médiatiques ainsi que tous les syndicats de base à défendre leurs revendications légitimes et à entamer des mouvements de protestation.
Le point d’orgue de ces derniers sera un mouvement national devant le Palais du gouvernement à La Kasbah. Ce mouvement, dont la date sera annoncée ultérieurement, est initié parce que “le gouvernement continue d’ignorer les droits des professionnels des médias, y compris les journalistes, les techniciens et les agents”.
La Fédération se dit “surprise” par les décisions du Conseil ministériel sur le secteur des médias tenu mercredi, précisant que celles-ci “ont fait l’effet d’un véritable choc pour tout le personnel du secteur et particulièrement pour celui de la presse écrite et des institutions confisquées”.
Ces décisions révèlent, de manière manifeste, que le gouvernement ignore complètement les problèmes du secteur et de son personnel, déplore la fédération, estimant que celles-ci ont, pour la plupart, été prises au profit des propriétaires d’établissements.
La fédération s’étonne également de l’absence de toute mesure au profit de la presse écrite, notamment la création d’un fonds de soutien, d’une structure relative à la diffusion de la publicité publique ou la répartition des abonnements publics.
Par ailleurs, elle condamne le fait d’ignorer la situation des institutions confisquées, à l’instar de “Dar Essabah”, “Shems FM”, Radio Zitouna et Cactus Prod, particulièrement au vu de la non-application des gouvernements successifs de leurs engagements, explique la fédération.
Et de relever la décision de baisser le budget alloué aux abonnements publics consacrés à la presse écrite au profit de celui de la presse électronique. “La fédération rejette catégoriquement cette décision, surtout qu’elle avait réclamé, auparavant, une hausse pour ces abonnements”, a-t-elle souligné.
Un conseil ministériel restreint présidé par le chef du gouvernement, Elyes Fakhfakh, tenu mercredi, a décidé des mesures exceptionnelles pour soutenir le secteur des médias, notamment les établissements médiatiques, face à la crise du Covid-19.
Selon un communiqué publié par la présidence du gouvernement, il a été décidé que l’Etat prenne en charge 50% des frais de diffusion pour l’année 2020 de toutes les chaines radiophoniques et télévisées privées. Les délais de payement des frais du premier trimestre ont, aussi, été prolongés jusqu’au 30 juin 2020.
L’Etat et les établissements publics s’engageront également à s’abonner dans les versions électroniques des journaux avec un budget de 1,2 million de dinars.
Un fonds de 5 millions de dinars sera créé auprès de la présidence du gouvernement pour le soutien de l’effort communicationnel de l’Etat en matière de campagnes de sensibilisation. Une enveloppe de 5 millions de dinars relevant du budget de l’Etat sera aussi mobilisée pour financer le programme de mise à niveau du secteur et de transition digitale.