Une réunion extraordinaire des ministres arabes de la Culture a eu lieu, en visioconférence, lundi 11 mai, sur les répercussions de la crise sanitaire du coronavirus sur le secteur culturel ainsi que les mesures préventives et les plans d’avenir adoptés par les pays de la région.
Dans son intervention, Chiraz Laatiri, la ministre tunisienne des Affaires culturelles, a lancé un appel à ses homologues arabes pour repenser les stratégies de gestion du secteur culturel en cette période de crise sanitaire à travers des partenariats bilatéraux et multilatéraux.
Abordant l’expérience tunisienne dans sa lutte contre la pandémie du Covid-19, la ministre a évoqué la stratégie préventive adoptée par la Tunisie à travers des décisions et recommandations d’ordre sanitaire, économique et social.
Elle a également parlé de la suspension des activités culturelles dans le pays, ce qui a conduit à l’annulation de près de 700 manifestations et la fermeture de plus d’une centaine d’espaces culturels et artistiques.
La création du Fonds Relance Culture (FRC), imposée par la crise sanitaire, a été au coeur de l’intervention de Laatiri qui a évoqué des principales actions de soutien aux divers acteurs culturels entamées dans le cadre de ce fonds qui constitue un mécanisme d’aide pour tous les professionnels du secteur dont des particuliers, des sociétés et des associations.
Elle a mis l’accent sur l’adhésion de la Tunisie à l’actuelle transition vers la culture numérique, citant les principales actions du ministère à travers le soutien aux créateurs durant toute la période du confinement général dans le pays. Il s’agit aussi d’un projet d’avenir qui devra se poursuivre au-delà de cette période, a-t-elle fait savoir.
Les différentes actions menées au cours du “Mois du patrimoine”, célébré du 18 avril au 18 mai, ainsi que le renforcement des droits d’auteur et la diffusion des films sur les plateformes numériques ont été également évoqués.
La crise sanitaire mondiale constitue une occasion de rationaliser les dépenses dans le cadre du budget du ministère, en attribuant une partie des financements à la relance de l’action culturelle et le développement des contenus, estime Laatiri. Dans ce cadre, elle cite des actions qui visent davantage de bonne gouvernance et la réforme du cadre législatif, notamment en lien avec la situation de l’acteur, les droits d’auteur et le patrimoine.
Selon la ministre, cette période de crise a également ouvert le champ à l’adoption davantage de décentralisation culturelle et au renforcement du partenariat interministériel en prévision d’une participation effective du secteur culturel au développement durable dans le pays.
Cette conférence en ligne a été marquée par la participation de Mohamed Ould Omar, directeur général de l’Organisation arabe pour l’éducation, la culture et les sciences (Alecso), Salim bin Mohammed Al-Malik, directeur général de l’Organisation islamique pour l’éducation, les sciences et la culture (ISESCO), et Ahmed Aboul Gheit, secrétaire général de la Ligue arabe.
Elle s’inscrit dans le cadre des rendez-vous en ligne initiés par l’Alecso en partenariat avec l’Isesco sur des divers thèmes en lien avec la pandémie et ses répercussions sur les secteurs de la culture, des sciences et de l’éducation dans la région arabe et islamique.