Le retard de la mise en œuvre effective de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA) offre une fenêtre d’opportunité pour une réflexion créative sur la façon dont cet accord peut être reconfiguré pour refléter les nouvelles réalités et les risques du 21ème siècle. C’est en tout cas ce que pense le directeur de la division de l’intégration régionale et du commerce à la Commission économique pour l’Afrique (CEA), Stephen Karingi.
Intervenant lors d’un webinaire organisé lundi 11 mai, avec des journalistes, il a indiqué que compte tenu de l’urgence pour les gouvernements de consacrer leurs efforts à sauver des vies contre le Covid-19, la date de la mise en œuvre effective de la ZLECA, initialement prévue le 1er juillet 2020, a été reportée au au 1er janvier 2021. “Ce retard est nécessaire pour mieux positionner l’économie africaine face aux futurs chocs défavorables émanant de nouveaux virus éventuellement et du changement climatique, entre autres”, a-t-il souligné.
En effet, entre 300 000 et 3,3 millions d’Africains peuvent perdre la vie suite à la pandémie, selon un rapport de la CEA sur les effets du Covid-19 sur l’Afrique.
Stephen Karingi estime toutefois nécessaire de maintenir l’élan et l’ambition de la ZLECA qui existaient avant l’arrivée du Covid-19. Cela, dit-il, permettra à l’Afrique de récupérer et de renforcer sa résilience à long terme.
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“La stimulation du commerce intra-africain peut servir de plan de relance alternatif pour la création d’emplois, les devises, le développement industriel et la croissance économique”, pense Karingi.
Dans son analyse, il soutient que le Covid-19 a également mis l’accent sur l’importance des technologies numériques et que “les Etats membres devraient envisager que les négociations préalables sur le commerce électronique coïncident avec les négociations de Phase II étroitement liées de la ZLECA”.
A rappeler que la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA) est entrée en vigueur le 30 mai 2019. Son objectif est d’établir un cadre global et multilatéral bénéfique pour les relations commerciales entre les Etats membres de l’Union africaine de manière à améliorer la compétitivité des entreprises (en fonction de la réduction des coûts des transactions commerciales) et à promouvoir la transformation économique et sociale pour réaliser la croissance globale, l’industrialisation et le développement durable.
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