Le montant de la ligne de crédit destinée à soutenir les petites et moyennes entreprises (PME) pourrait être augmenté de 500 millions de dinars (MDT) à 1,5 milliard de dinars, indique Lotfi Dabbabi, directeur général de la STB, évoquant à ce sujet ” des échos de la part du ministère des Finances”.
Le gouvernement avait mis en place un fonds de garantie de 500 MDT pour l’octroi de crédits à moyen terme très substantiels pour aider les PME à passer ce cap, ainsi qu’un fonds de soutien aux PME en difficulté d’un montant de 300 MDT, a rappelé Dabbabi, qui intervenait à un webinaire organisé vendredi 15 mai par la CONECT, sur la thématique “Quels financements pour les PME en vue d’une accélération économique post-Covid-19?”.
“Ce crédit peut atteindre 25% du chiffre d’affaires de la société, avec un plafond fixé à 1 million de dinars”, a développé le responsable, soulignant que la première échéance pour le remboursement de ces crédits a été fixée au mois de juin 2021.
Dans son intervention à ce webinaire, Antoine Sallé de Chou, chef du bureau de la BERD en Tunisie, est revenu sur les difficultés rencontrées par la plupart des entreprises dans le monde.
Celles-ci se sont trouvées en besoin de financement de trésorerie (liquidités), ce qui nécessite la mobilisation de plusieurs mécanismes d’appui par la BERD, dont le lancement de lignes de fonds de roulement et de financement du commerce extérieur.
“Pour le cas de la Tunisie, la BERD a été sollicitée pour assurer des financements au profit des PME et du secteur financier. Ces financements sont estimés à environ 400 millions (MDT)”, a affirmé le responsable, qui a pointé du doigt certaines lacunes qui entravent le déblocage de ces appuis financiers.
Il s’agit, notamment, d’après lui, du non fonctionnement du fonds de péréquation de change destiné à couvrir les pertes résultant des variations de change subies par les institutions financières, lequel “est quasiment à l’arrêt depuis 2018”.
Les PME, très touchées par la crise du coronavirus
La crise du coronavirus aura un impact négatif sur nos PME, socle de l’économie tunisienne, a noté, pour sa part, Boutheina Ben Yaghlane, directrice générale de la Caisse des Dépôts et de Consignation (CDC).
“La CDC a mobilisé tous les moyens possibles pour soutenir l’entreprise tunisienne, via le lancement d’une ligne de financement santé de 100 MDT destinée au financement des équipements des services hospitaliers, d’un fonds d’investissement de 500 MDT pour le renforcement des fonds propres d’entreprises stratégiques (transport, agriculture…) et d’un instrument de financement relais de 100 MDT, lequel s’atèle au rachat des participations des fonds d’investissement”, a expliqué la première responsable de la CDC.
Pour le directeur général de l’ABC Bank, Ali Kooli, les fonds mobilisés par le gouvernement pour soutenir les entreprises sont “insuffisants” et les mécanismes mobilisés à cette fin sont “inefficaces”.
“Il faut apprendre à agir vite et efficacement, notamment durant des circonstances critiques comme celle de la pandémie du coronavirus, afin de sauver le maximum de nos entreprises”, estime-t-il.
Par ailleurs, il a recommandé de “réécrire la politique industrielle et commerciale de la Tunisie, afin de pouvoir mieux se positionner sur les marchés européens”.
Abondant dans le même sens, Hichem Zghal, directeur général de Tunisie Leasing et Factoring, estime qu’on est “en train de passer à côté des opportunités. Il faut faciliter l’accès des entreprises aux crédits afin que celles-ci puissent élargir leurs activités et conquérir de nouveaux marchés, surtout sur le continent africain”.