Pertinence des idées, profondeur de l’analyse, un esprit alerte, prévenant et critique témoignant d’une grande maîtrise des dossiers font que Habib Karaouli, PDG de Cap Bank Tunisie, économiste et homme de grande culture, sait comme personne parler d’économie, débattre de stratégies et évaluer choix, vision et décisions. Il est de ceux qui pensent que savoir bien lire le présent et anticiper l’avenir permet non seulement d’avoir un coup d’avance mais d’éviter débâcle et conséquences funestes, rappelant en cela Winston Churchill, qu’il aime à citer, pour qui « Le vrai génie réside dans l’aptitude à évaluer l’incertain, le hasardeux, les informations conflictuelles ».
Retour sur l’épisode Covid+ et ses nombreuses péripéties dans un entretien en deux actes.
WMC: Ne pensez-vous pas que nous aurions pu épargner notre économie déjà fragile en ne mimétisant pas aveuglement les décisions et les mesures prises par d’autres pays qui ont choisi le confinement pour éviter une surcharge dans les services de réanimation. Chose qui n’est pas arrivée chez nous ?
Habib Karaouli: Je pense qu’il est trop tôt pour juger de la pertinence d’une décision plutôt que d’une autre et de son impact sur nous sur les plans sanitaire, économique et social. En fait, il y a eu deux tendances. Une tendance qui a opté pour le confinement général circonstancié, circonscris à une région géographique sur le modèle chinois. Soit un confinement total et avec des indications. Cette méthode a eu des résultats en Chine et beaucoup de pays ont choisi cette voie.
D’autres pays ont choisi la voie de non confinement en comptant sur l’autodiscipline de leurs citoyens. Ce fut le cas des pays de l’Europe du Nord -la Finlande et la Suède mais aussi la Hollande et d’autres. Dans ces pays, il n’y a eu aucune mesure de confinement et les autorités ont préconisé la distanciation physique et sociale et ont cru dans le respect des principes d’auto protection de leurs concitoyens.
Nul aujourd’hui ne peut évaluer l’efficacité de ces mesures sur le plan strictement sanitaire. Je crois que l’histoire nous le dira dans 2 ou 3 ans, quand on aura fait le bilan, on saura quelle est la thérapeutique et le protocole qui ont été les plus efficaces, entre temps on aura découvert le vaccin, puisque les spécialistes disent qu’il faut entre 1 an et 18 mois pour avoir le vaccin.
En Tunisie, les pouvoirs publics ont constamment été dans une situation d’arbitrage..
En Tunisie, les pouvoirs publics ont constamment été dans une situation d’arbitrage, entre protéger l’individu et donc la nécessité sanitaire de préserver la vie des citoyens, et maintenir la machine économique en marche pour éviter les conséquences sociales de l’arrêt de toute activité.
Les pays ayant choisi d’intervenir dans l’aspect économique et social ont compris qu’il faut beaucoup de moyens et de ressources
Pour beaucoup de gens, le confinement équivaut à l’absence de moyens de subsistance. Les pays qui ont choisi d’intervenir dans l’aspect économique et social ont tout de suite compris qu’il faut beaucoup de moyens et de ressources.
Je vais citer quelques exemples : l’Allemagne a consacré 30% de son PIB à la gestion de la pandémie pour établir un plan de sauvetage et de relance après le confinement; l’Espagne a mis 22% de son PIB; l’Italie 15%; la France 12% et les USA 10% du PIB. Comparez avec ce que nous avons, nous-mêmes alloué au plan de relance et vous saurez que nous sommes très loin de ce qui devrait être.
Cela veut dire quoi ? Cela veut dire qu’il y a eu des pays et des gouvernements qui ont estimé la véritable mesure de cette crise dans sa dimension économique et sociale, et d’autres qui l’ont fait en moins.
Je pense que la stratégie adoptée par le gouvernement, dans la dimension protection du pays et fermeture des frontières à un moment où on n’avait pas une idée claire sur la provenance de ce virus, s’est avérée bonne. C’est une mesure prudentielle de sauvegarde laquelle, semble-t-il, a donné des résultats, tout comme le fait de fermer les lieux où il y a beaucoup de mouvement pour éviter la transmission et la propagation du virus.
Cette politique de protection sanitaire a eu un coût économique et social. Toutes les études, parce que très vite des études ont été effectuées, ont alerté sur le fait que cette crise peut provoquer une aggravation du taux de pauvreté dans le monde. La Banque mondiale l’a chiffré à entre +6 et +8%, c’est-à-dire entre 450 et 800 millions de nouveaux pauvres dans le monde; et la Tunisie ne sera pas épargnée au vu du nombre de travailleurs dans le secteur informel qu’on évalue à entre 30 et 50% du tissu socioéconomique.
Il aurait donc fallu prévoir, dans le plan de relance, un traitement spécifique avec des revenus de remplacement et de substitution parce qu’il s’agit là d’équilibre et de stabilité sociales.
Autre point très important, celui de la survie des entreprises et en prime des PME/PMI qui sont dans une situation non seulement de fermeture mais de cessation de paiement. C’est un tableau sur lequel il faut s’attarder mais ce qui m’intéresse est que cette crise comme d’autres crises sur le plan individuel ou collectif a révélé la fragilité et la vulnérabilité de notre système sanitaire et en même temps sa force.
De quelle manière ?
Voyez comment nos experts ont géré cette pandémie. En dépit de toutes les négligences des dernières années, notre système de santé a résisté et a, selon moi, gardé un niveau d’excellence indiscutable. Nos médecins sont de très haut niveau, et malgré toutes les difficultés et tous les manquements, c’est ce qui nous a sauvés.
Je crois que s’il y a un corps à saluer, c’est bien ce corps là, et je suis convaincu que l’approche et la stratégie ont été conçues par des compétences habituées et bien rodées dans le traitement de ce genre de crise.
Il faut maintenir cet élan d’excellence et le renforcer. Les politiques n’ont pas eu voix au chapitre, heureusement pour nous d’ailleurs car la classe politique a révélé des fragilités au niveau de la capacité de réponse face aux crises, et du coup, nous avons eu des décideurs qui, dans un premier temps, ne savaient pas quoi faire.
La crise de la Covid-19 a montré -et ce fut un test- notre peu de solidarité interrégionale et trans-sociale, et les sociologues et les psychologues doivent se pencher sur cet aspect.
La société civile a pourtant été réactive et très active et les actions de solidarité ont été très nombreuses ?
Justement ! Quand je dis solidarité, je n’entends pas pouvoir politique mais société civile. Nous réalisons une fois de plus que quand la société civile est à l’origine des initiatives de solidarité, cela réussit, quand c’est l’Etat et les partis politiques, ça ne marche pas.
nos décideurs publics sont-ils prêts à rendre compte de leurs actes et leurs décisions..?
Ce qui veut dire qu’il ne revient pas à l’Etat d’organiser les quêtes, ce n’est pas aux politiques de le faire, c’est à la société civile qu’il convient de le faire et cette crise est venue le confirmer. Une situation de fait qui révèle une crise de confiance entre pouvoirs publics et population. Et lorsque nous parlons de crise de confiance, cela veut dire qu’il y a un doute sur la capacité des pouvoirs publics à allouer les fonds récoltés là où il faut et de la meilleure façon qui soit. Et il y a un doute sur la redevabilité.
Ce qui entraîne cette question : nos décideurs publics sont-ils prêts à rendre compte de leurs actes et leurs décisions et assumer leurs responsabilités face à leurs concitoyens ? Malheureusement les faits confirment ces manquements. Jusqu’à présent, nous n’avons aucune indication précise sur les montants, sur les donateurs, sur la destination, et surtout sur l’allocation de ces ressources vers ce qui normalement doit être la destination, et je pense aux infrastructures sanitaires, à la prise en charge des moyens thérapeutiques, etc.
On reproduit ce qui se passe ailleurs sans prendre en considération les spécificités de la situation tuniso-tunisienne
Conclusion : nous avons quatre éléments révélateurs de notre incapacité à gérer ce genre de crise et à agir différemment. Ce qui donne l’impression qu’à la fois sur le plan de la prise en charge sanitaire de cette crise et sur le plan de la maîtrise des conséquences économiques et sociales, on procédait par mimétisme. On reproduisait ce qui se passait ailleurs sans l’adopter et sans prendre en considération les spécificités et les particularités de la situation tuniso-tunisienne.
Le citoyen est en droit de se poser des questions, même si fort heureusement, la situation semble être maîtrisée et rien ne nous pousse à douter des statistiques annoncées. Ceci ne veut pas dire, bien entendu, que nous devons relâcher de vigilance. Le monde a réellement changé, nous sommes déjà dans le monde de demain et il faut prendre des mesures de sauvegarde et anticiper.
Le monde a changé et nous devons nous y adapter, est-ce que les mesures socioéconomiques prises par le gouvernement reflètent la compréhension de ces nouveaux paradigmes ?
L’approche appréhendée dans la gestion de la crise sur le plan économique et social prouve notre peu d’ambition. La situation était déjà grave et surtout pour l’ensemble des PME. Cela date d’avant la crise. Il y a une tendance à oublier que les prémices de la crise étaient déjà là bien avant la Covid-19. Le ralentissement de la croissance dans le monde était déjà manifeste chez nos voisins en Europe, sans oublier les troubles sociaux un peu partout, des revendications pour revoir les modèles économiques incapables de répondre aux attentes des citoyens.
La Covid-19 a démontré que le moment est venu de réviser ces modèles pour d’autres beaucoup plus bienveillants qui se préoccupent plus de l’aspect environnement, humain et social, et durabilité. Et c’est de ce triptyque qu’on parle depuis longtemps. Un triptyque qui n’est pas trop pris au sérieux. C’est ce concept qui nous est cher, le développement durable, qui pourrait être l’une des réponses à la crise.
Je propose au gouvernement de penser à un projet qui aille dans l’air du temps
Je propose au gouvernement de penser à un projet qui aille dans l’air du temps, on cherche des ressources pour financer un plan de relance après la Covid-19, et au lieu de se tourner vers le marché international suivant l’approche classique, pourquoi ne pas sortir et profiter de cette crise en suivant d’autres pistes.
A partir du moment où il y a beaucoup de ressources qui sont mises à la disposition par les institutionnels, sortir sur le marché international par les GSS bands, Green, social and sustainable bands. Cela peut avoir du sens puisque nous serons en phase avec les contraintes que nous vivons et nous pourrons avoir les ressources qui répondent à nos besoins, qui existent et sont accessibles.
On a l’impression que pour prendre des décisions, nos officiels prêtent plus volontiers l’oreille à ce qui se dit sur les réseaux sociaux qu’à ce que leurs disent les partenaires sociaux, organisations patronales et ouvrières…
Manifestement le plan proposé par le gouvernement est, de mon point de vue, extrêmement insuffisant. Et cela est symptomatique de la mauvaise évaluation faite par les pouvoirs publics sur l’ampleur de la crise. L’appréciation a totalement été minorée.
Deuxième constat: le plan a été manifestement fait sans aucune coordination ou échange avec les partenaires sociaux (UGTT, UTICA) et les autres organisations professionnelles qui ont leur mot à dire.
Pourquoi je dis cela ? Parce qu’il y a un certain nombre de mesures qui ne correspondaient pas aux demandes et surtout aux préoccupations de ceux qui vont subir les mesures énumérées dans le cadre du plan d’appui et de relance proposé par le gouvernement. Et ce qu’il s’agisse des salariés ou des employeurs. On a fait comme si tout le monde devait obéir aux prescriptions sans se poser des questions sur leur niveau d’efficience et sur la capacité de l’Etat lui-même de les assumer.
nous sommes restés au stade de prise de décisions sans capacités et moyens D’APPLICATION
C’est la reproduction d’autres modèles comprenant une série de mesures sans qu’on se pose des questions sur leur applicabilité, ce qui pose une question fondamentale : ceux qui ont décidé ont-ils connaissance de la véritable portée de leurs mesures et des contraintes quelles peuvent rencontrer ?
A quoi bon prendre des mesures pour consacrer 300 MDT comme appui aux PME sans pouvoir les implémenter très vite et avant que la situation ne devienne irrécupérable ? Les pays qui ont pris des décisions et que nous avons copiés avaient la capacité de les implémenter rapidement en adoptant 0 procédure et un système déclaratif sans vérification préalable et sans contraintes.
Chez nous rien ! La preuve : nous sommes à la mi-mai, et le système n’a rien mis encore sur place, aucun dinar n’a été décaissé. On instaure un système de garantie, mais à ce jour la convention n’est pas signée. A ce train-là, le premier bénéficiaire va pouvoir en profiter, dans le meilleur des cas, à la mi-juin. Entre temps, la crise se serait renforcée, avec peut-être des décisions amères à prendre tels la fermeture de l’entreprise ou le chômage technique, soit des répercussions sociales gravissimes.
Donc nous sommes restés au stade de prise de décisions sans capacités et moyens d’application.
Pouvons-nous parler d’une certaine rupture entre la stratégie, les mesures et les décisions adoptées par le gouvernement et la réalité du terrain ?
Exact. Et c’est pour cela qu’elles ne sont pas adéquates ! Parce qu’elles ne partent pas d’un diagnostic réel fait dans les règles de l’art avec toute l’objectivité technique et la rigueur scientifique. Nous sommes toujours dans l’à-peu-près.
Et pour preuve: la dernière bourde politique à propos de la population cible sujette au déconfinement touchant les mères des enfants de moins de 15 ans ! La justification a été pire que l’écart en lui-même ! La réalité est que cette mesure révisée sous la pression de l’opinion publique est symptomatique d’un état d’esprit rétrograde et obscurantiste aux antipodes des exigences du moment, et ce outre le fait qu’elle est anticonstitutionnelle parce qu’il s’agit d’une rupture du principe de l’égalité entre les sexes, ce qui est contraire à ce qui est stipulé dans notre Constitution.
cette mesure révisée sous la pression de l’opinion publique est symptomatique d’un état d’esprit rétrograde et obscurantiste aux antipodes des exigences du moment
J’imagine mal des personnes qui ont mis le temps qu’il faut pour réfléchir les mesures laisser passer pareille consigne si préalablement culturellement elles n’étaient pas prédisposées.
Nous pouvons décliner cela à l’économique et au social. Il y a un secteur durement touché par la crise. Je parle du tourisme. L’Organisation mondiale du tourisme (OMT) estime une contraction à 80% du secteur touristique dans notre pays. L’OMT a mis en place un plan de sauvetage et de sauvegarde avec de l’assistance technique et éventuellement aussi des ressources, je n’ai pas connaissance d’une initiative tunisienne pour aller vers l’OMT, solliciter son appui et demander à réunir des ressources pour sauver notre tourisme.
Les prévisions de l’OMT ne vous paraissent-elles pas trop pessimistes ? Notre pays a quand même été épargné par la Covid-19 et cela pourrait être un atout. Vous ne le pensez pas?
Encore faut-il échanger des informations avec l’OMT comme le font les autres pays, discuter chiffres, prévisions et hypothèses. Ils proposent de nous donner une assistance technique. Parce que, quand même, ils couvrent 250 pays dans le monde, et par conséquent ils ont assez d’intelligence pour nous aider sur cette question. Ils peuvent nous aider surtout pour formuler un plan de sauvetage et un plan de transformation et de mutation. Le moment de la transition est venu et il est temps d’oser la rupture pas seulement dans le tourisme mais d’une manière globale.
Prenons l’exemple du secteur des textiles, habillement et cuirs, qui était l’un des piliers de notre industrie. La Tunisie a été classée dans les années 90 4ème exportateur mondial par tête d’habitant dans cette activité. C’était un secteur florissant touché par des crises successives dont la dernière est la pandémie, mais aujourd’hui qu’il peut reprendre son superbe d’antan en fabriquant des masques de protection et des tenues médicales, on le prive de la possibilité d’exporter et on lui met des bâtons dans les roues.
Nous sommes dans les solutions de facilité qui massacrent notre pays
Pour moi, c’est le genre de symptôme qui doit nous inquiéter. Voilà le premier test de notre capacité à répondre de manière endogène et interne à la crise. Mais, pour je ne sais quelle raison, nous allons ailleurs chercher la solution à nos problèmes. Nous sommes dans les solutions de facilité qui massacrent notre pays, et dans ce cas précis, tout s’organise au détriment de l’industrie nationale.
Je suis désolé mais il s’agit de la vie des entreprises, des emplois qu’il faut garder, il s’agit de l’avenir de cette industrie dans le pays, si je ne lui donne pas sa chance, elle disparaîtra.
Un autre secteur m’inquiète, celui de la culture frappé de plein fouet. Qu’est-ce qu’un pays sans culture ? C’est un pays voué au dépérissement. On a entendu un responsable tenir des propos scandaleux, proposant d’allouer le budget de la culture au ministère de la Santé. C’est d’une gravité sans nom ! Alors qu’il faut renforcer plus que jamais la culture.
En pleine Deuxième Guerre mondiale, Winston Churchill s’est exclamé lorsqu’il a vue le budget de la culture réduit : “Pourquoi faisons-nous la guerre alors ? Qu’est-ce qu’une nation sans culture ? La nation est la plus haute incarnation des valeurs et de la culture d’un pays. On fait la guerre pour défendre des valeurs et en créer”.
Une société sans culture et sans valeur est une société qui va produire des individus facilement manipulables, et c’est ce qui se passe chez nous. Ceci est révélateur de l’état d’esprit de nos décideurs publics.
Les crises successives n’ont pourtant pas changé cet état d’esprit. Que faire ?
Je considère que les crises sont un formidable accélérateur des réformes. J’ai été le premier à parler de digitalisation pas seulement dans l’administration mais dans différents département et toutes les activités économiques. Il a fallu la Covid-19 pour accélérer le rythme de la digitalisation d’un certain nombre de prestations basiques comme les aides sociales qui existent déjà depuis une vingtaine d’années.
La crise a poussé à la prise de décision de l’application de l’identifiant unique alors qu’il est dans les tiroirs depuis de longues années. Ceci est l’effet bénéfique des crises, parce que ce sont des boosters de réformes et des éléments contraignants pour les décideurs afin qu’ils réagissent plus vite. Donc elles ont des effets révélateurs et accélérateurs. Elles peuvent être des éléments d’innovation et d’imagination.
nous avons la chance d’avoir en Tunisie des personnes douées capables de concevoir et d’innover
Nous-mêmes avons financé des projets dans la robotique, l’intelligence artificielle parce que nous estimons que c’est l’avenir. Et ce sont des activités rares en Tunisie où nous avons des avantages compétitifs. Et nous avons la chance d’avoir en Tunisie des personnes douées capables de concevoir et d’innover. Ce sont des jeunes qui ne demandent rien, juste qu’on ne les bloque pas et qu’on ne leur mette pas des bâtons dans les roues. Ils ne demandent aucun avantage.
Propos recueillis par Amel Belhadj Ali