La nouvelle stratégie dans les investissements consiste à prévoir des solutions de rechange pour l’industrie à créer, et ce avant le démarrage de ladite industrie ou avant qu’elle atteigne le stade du déclin, c’est-à-dire qu’il faut arrêter des scénarios de sauvetage préventifs, tout en préparant sa diversification.
Cette nouvelle stratégie doit comprendre entre autres des données de cette industrie dans les pays de référence, d’où toute une analyse de sa situation qui doit être faite avant son acquisition. Sans connaître ses références, on ne peut jamais se prononcer quant à son importance pour son futur impact sur le développement industriel du pays.
A titre d’exemple, la Tunisie a engagé une nouvelle politique d’énergie renouvelable qui est un vrai nouveau créneau dont l’impact sur l’industrie tunisienne est très positif à condition de bien tracer la stratégie de développement de cette nouvelle industrie.
L’importance ne se limite pas à l’énergie renouvelable tout simplement, mais la nouvelle réalité nous impose à penser en long terme, c’est-à-dire qu’il faut bien comprendre que la Tunisie -mais plus globalement l’Afrique du Nord- est considérée comme la source principale d’énergie de l’avenir.
Cette énergie va se substituer au pétrole, et les jours à venir vont approuver cette nouvelle orientation qui est encore cachée par les grands décideurs européens. La détermination du cycle de vie de cette nouvelle industrie est une anticipation réelle contre le déclin des entreprises qui utilisent la technologie concernée. Une industrie qui accuse, à un certain moment, une difficulté irréparable, à sa place devra prendre la relève une autre industrie sous forme de filiale ou d’extension, et ce au moins pour sauvegarder les emplois. Cette tactique n’est valable qu’en adoptant une politique de formation en continu pour créer chez le salarié la polyvalence et la solidarité avec les autres.
Cette nouvelle stratégie est une importante protection contre les défaillances et le déclin des entreprises. C’est une anticipation réelle qui fait dévier le déclin des entreprises ou au moins le retarder en temps réel et permet de projeter de nouvelles activités plus prometteuses.
La nouvelle disposition qui permet à une certaine mesure d’anticiper les difficultés qui peuvent surgir par et pour une cause ou une circonstance, consiste à réduire au maximum le retour des investissements, c’est-à-dire qu’il faut avoir un TIR à taux élevé et un seuil de rentabilité très aisé. Fini les investissements sur les longues années. Tout bouge et tout change. L’investissement et son succès sont conditionnés par le choix du créneau ou par la création de ce créneau, encore invisible aux autres. L’investissement à long terme a connu d’autres changements, des changements qui vont de paire avec les futures données économiques du marché. Un investissement à long terme est basé obligatoirement sur une imagination claire sur la portée et le devenir de l’industrie à choisir.
Combattre le déclin des entreprises afin d’éviter leur redressement ainsi que la perte des emplois n’est réalisable qu’avec un esprit industriel qui est, en continu, à la recherche de nouvelles voies d’industrialisation à haute valeur ajoutée et ayant un aspect innovant.
L’idée que l’industrialisation est une action principale et légitime pour le développement des pays, qui a poussé certains pays industrialisés d’en profiter en créant des partenariats qui, dans plusieurs cas, étaient un frein pour le développement de certains pays, surtout quand il s’agit d’une coopération de sous-traitance, qui ne donne pas la possibilité à l’industriel du pays de mieux se développer ou peut être car ce dernier n’a pas aménagé le manque d’effort d’intégration et d’amélioration, était l’une des causes de plusieurs mauvaises situations de quelques entreprises.
Cette attitude doit nous pousser encore à réfléchir vers quel type d’industrie et de partenariat faut-il s’orienter. On doit comprendre que la soi-disant aide ou coopération n’est pas pour nos beaux yeux mais pour les intérêts des partenaires souvent camouflés hermétiquement, et aussi parce que ces partenaires en trouvent leur avantage.
L’économie tunisienne repose dans une grande mesure sur le secteur privé, de plus en plus, qui doit assurer la majeure partie des investissements et de financement des projets. L’Etat est impliqué directement dans le développement économique de base, à savoir le financement des infrastructures (routes, aéroports, ports, énergies, hôpitaux, écoles et universités) et autres services fondamentaux et nécessaires pour le bien-être du citoyen tunisien.
Donc, le rôle de l’Etat est devenu autre. Il facilite, appuie, encourage, aide, crée un climat sain d’investissement et accorde les encouragements matériels et immatériels et autres moyens d’appui.
Il est du devoir du privé de promouvoir et de mobiliser les moyens nécessaires pour le financement du développement de l’économie nationale, pour activer et réactiver l’industrialisation du pays tant demandée et utile pour l’essor de l’économie tunisienne.
Le rôle du privé s’amplifie de jour en jour, ce qui l’oblige d’être toujours le premier initiateur, sinon il sera tôt ou tard dans une mauvaise situation qui lui serait fatal pour l’avenir et le futur de son activité économique.
Aussi il est important de ne pas trop baser l’industrialisation du pays sur des capitaux étrangers uniquement.
Nouredine Ben Mansour, Dr.Ing