A l’occasion de la 73e Assemblée de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), retransmise à Genève par visioconférence, lundi 18 mai 2020, Xi Jinping, le président chinois, a fait une promesse aux pays touchés par le coronavirus, notamment ceux en développement (PED) : la Chine dépensera 2 milliards de dollars (sur deux ans) pour lutter contre la pandémie de coronavirus dans le monde, rapporte le site de l’ONU, news.un.orga.
Tout en saluant le rôle de l’Organisation mondiale de la santé, Xi Jinping appelle les autres gouvernements à apporter leur soutien « politique et financier », assurant au passage que « Pékin entend travailler aussi avec les membres du G20 pour mettre en œuvre l’initiative d’allègement de la dette des nations les plus pauvres ».
Le président chinois va plus loin et propose « de faire de son pays, en collaboration avec l’ONU, une plateforme logistique et un entrepôt humanitaires d’urgence, destinés à faciliter l’approvisionnement en équipements contre la Covid-19 dans le monde ».
Il souligne qu’un éventuel vaccin chinois deviendra un « bien public mondial ».
Mais l’engagement des Chinois ne s’arrête pas là. « Pékin se dit également favorable à une évaluation complète de la réponse mondiale à l’épidémie après que celle-ci a été maîtrisée, afin de faire le point sur les expériences et de remédier aux lacunes ». Et Xi estime que ce travail nécessite une attitude scientifique et professionnelle, et devrait être mené par l’OMS ; et les principes d’objectivité et d’équité doivent être respectés ».
On aura compris que l’Empire du milieu veut se faire pardonner pour cette pandémie dont est l’épicentre. Maintenant est-ce que ces promesses effaceront le mal mondial causé par la Chine à son insu? C’est loin d’être évident tant la facture est déjà salée sur tous les plans (sanitaire, économique, social…).
Suite à ce discours de Xi Jinping, le président français, Emmanuel Macron, demande «une réponse solide pour renforcer l’application du règlement sanitaire international, améliorer les systèmes d’alerte et de réaction aux urgences. Paris entend mieux comprendre, en toute transparence et avec un esprit de coopération, la crise à laquelle nous sommes confrontés, et en tirer tous les enseignements, et donc mieux y répondre».
Il invite les Etats membres de l’OMS « à regarder avec lucidité, avec exigence, ce qui a fonctionné et ce qui n’a pas fonctionné dans la gestion internationale de la crise. « Nous avons l’occasion d’apporter une réponse unie à la pandémie, sans complaisance, sans accusations non fondées », dit-il. Il appellera l’ensemble des pays membres de cette assemblée « à la responsabilité et à l’action… Au nom de ce qui a présidé à la fondation de l’OMS et au nom d’un droit fondamental de l’humanité : l’espérance ».
Ces propos du président français sont aux antipodes de ceux du président américain, Donald Trump qui a claqué la porte de l’agence onusienne. En effet, Macron estime que le monde a besoin de l’OMS, pour son rôle irremplaçable de coordination, pour son expertise scientifique, sa connaissance du terrain.
Source : un.org