Par Nouredine ben Mansour (*)
Ce qui est intéressant aujourd’hui dans une certaine mesure est qu’une bonne partie des capitaux est disponible pour d’éventuels investissements mais ne sont pas pour n’importe quelle finalité. Ils sont destinés pour les projets sérieux et rentables, surtout à moyen terme. La rentabilité des investissements à long termes à d’autres conditions, plus difficiles, qui dépend d’autres facteurs.
Le manque de projets sérieux et rentables dans les pays en développement a l’une des causes principales de la stagnation de leur situation industrielle, ce qui a engendré, pour plusieurs pays à richesse limitée, de graves problèmes sociaux surtout en ce qui concerne le maintien et la création d’emplois.
L’aggravation d’une situation économique d’une entreprise ayant montré des symptômes de faiblesse réside dans l’attitude des chefs d’entreprise vis-à-vis de ladite situation, qui ne sont pas, au début, conscients de son importance et qui, au fil du temps, prend de l’ampleur et se cristallise plus pour devenir en fin d’étape une réalité quotidienne.
Les chefs d’entreprise sont, en général, pris dans une course contre la montre avec leurs concurrents potentiels et ils veulent les surclasser par n’importe quel prix et moyen. Leur objectif essentiel était le gain du marché et sa pénétration sans se soucier du comportement réel de leurs entreprises face au marché, car ils sont préoccupés par les situations immédiates et ont oublié le plus important : la gestion de leurs organisations internes, évitant en continu de s’approfondir dans l’analyse de la situation globale.
Ils sont toujours pressés et ils n’ont pas le temps à voir leurs subordonnés ou de résoudre les problèmes radicalement. Ils ont souvent la moitié des solutions ou des propositions inachevées. Or, la taille de l’entreprise a une importance majeure sur sa marche.
D’une manière générale, la faiblesse de l’économie tunisienne après la levée des barrières douanières est due principalement au manque de culture d’entreprise de certains chefs d’entreprise, qui se sont habitués aux solutions de facilité et au gain rapide, car ils avaient cru qu’ils ont suffisamment de moyens pour influencer leurs marchés internes, qui sont, en quelque sorte, leurs propres terrains où il savent comment faire avancer le jeu économique et manipuler les circonstances.
Cette réalité était vraie à l’époque où les frontières douanières étaient encore imperméables aux concurrents étrangers. Ces chefs d’entreprise, ou en tout cas une partie d’eux, ont mal compris la libéralisation de l’économie et n’ont pas su comment se préparer et se comporter avec les nouvelles exigences du marché libre. La conséquence leur a été fatale…
Le principal responsable du déclin des entreprises des pays en voie de développement est le chef d’entreprise. C’est sa façon de penser et son style de management qui ont empiré les situations économiques de certains pays en développement. Son indifférence et son attitude vis-à-vis de l’environnement économique ont été les premiers symptômes de la déroute de son entreprise.
En réfléchissant en profondeur et en analysant le comportement managérial de ces chefs, on constate que l’une des causes principales du déclin de certaines entreprises est le manque d’ambition, d’engagement, d’un savoir-faire ou autrement comment s’infiltrer dans la nouvelle voie de l’économie actuelle. Cette vérité n’est réalisable qu’avec un professionnalisme engagé et une culture d’entreprise. Aussi parce qu’ils se sont habitués aux marchés fermés où ils trouvent, aisément, leurs comptes.
Combattre le déclin des entreprises afin d’éviter leur redressement ainsi que la perte des emplois n’est réalisable qu’avec un esprit industriel qui est à la recherche continue de nouvelles voies d’industrialisation à haute valeur ajoutée et ayant un aspect innovant.
L’idée que l’industrialisation est une action principale et légitime pour le développement des pays, qui a poussé certains pays industrialisés d’en profiter en créant des partenariats qui, dans plusieurs cas, étaient un frein pour le développement de certains pays, surtout quand il s’agit d’une coopération de sous-traitance, qui ne donne pas la possibilité à l’industriel du pays de mieux se développer ou peut-être parce que ce dernier n’a pas aménagé le manque d’effort d’intégration et d’amélioration, fut l’une des causes de plusieurs mauvaises situations de quelques entreprises.
Cette attitude doit nous pousser à réfléchir à réfléchir pour quel type d’industrie et de partenariat faut-il s’orienter. On doit comprendre que le soit disant aide ou coopération n’est pas pour nos beaux yeux, mais avant tout pour les intérêts des partenaires souvent camouflés hermétiquement et aussi parce que ces partenaires en trouvent leur avantage.
(*) Dr.Ing