Selon l’avis d’évaluation des technologies de santé “Place des tests rapides dans la COVID-19” présenté cette semaine aux membres du conseil national scientifique et publié sur le site de l’instance nationale de l’évaluation et de l’accréditation en santé (INEAS), après validation, les tests de diagnostic rapide (TDR) doivent être utilisés dans un laboratoire de biologie avec les mêmes conditions de sécurité que le test moléculaire RT-PCR.
Réalisé par un groupe d’experts, le document signale qu’à l’échelle communautaire, une stratégie de test systématique et exhaustive de la totalité de la population ne semblerait pas pertinente.
Les potentielles utilisations des TDR basés sur la détection d’anticorps seraient les enquêtes de séroprévalence, les enquêtes sur les foyers en cours et l’évaluation rétrospective du taux d’attaque et de l’étendue d’un foyer outre le dépistage chez le personnel de santé et autres catégories socioprofessionnelles potentiellement exposées (personnel de service).
Les potentielles utilisations des TDR basés sur la détection d’antigènes sont le dépistage chez le personnel de santé et le dépistage chez les autres catégories socio-professionnelles potentiellement exposées (personnel de services) à condition d’avoir accès à un laboratoire muni des règles de sécurité requises tout en maintenant leur utilisation en parallèle avec la RT-PCR dans un but d’évaluation.
A l’échelle individuelle et pour les patients symptomatiques, les TDR antigéniques peuvent être, en l’absence de test moléculaire rapide, utiles pour les patients suspects COVID-19 se présentant aux urgences.
Si le test est positif, il sera recommandé de diriger le patient vers le circuit COVID mais si le test est négatif, une RT-PCR s’impose.
Les TDR sérologiques peuvent être utiles en cas de forte suspicion clinique chez les patients avec RT-PCR négative ou si les symptômes ont débuté depuis plus d’une semaine, en complément de la RT-PCR.
Pour les patients asymptomatiques et dans le cas d’un patient se présentant pour un acte invasif, il serait utile de faire les deux tests. Si l’un des deux est positif, un complément d’exploration sera nécessaire mais si les deux tests sont négatifs, l’acte pourra être réalisé tout en respectant les mesures de protection car la négativité de ces deux tests n’élimine pas totalement le risque d’infection.
La RT-PCR en temps réel reste la technique de référence.
Les experts soulignent que la RT-PCR en temps réel reste la technique de référence pour le diagnostic de l’infection par le SARS-CoV-2.
En effet, les données scientifiques disponibles concernant la place et l’utilité des TDR dans la prise en charge de la COVID-19 sont limitées et doivent être considérées avec prudence, notent-ils.
Selon la même source, il y a des enjeux en termes de qualité et d’utilité et un manque de données sur les performances en milieu clinique des TDR.
Le document indique que certaines inquiétudes persistent quant à la promotion commerciale des TDR de la COVID-19. Des organismes internationaux ont mis en garde contre plusieurs insuffisances et problèmes liés à leur promotion actuellement d’où la nécessité d’avoir recours à la liste de tests approuvés par l’OMS, recommandent les experts.