Le Parlement a adopté mardi un projet de loi relatif à l’approbation d’un crédit conclu entre la Tunisie et l’Etablissement Allemand de Crédits pour la Reconstruction (KfW) pour le financement de la deuxième phase du programme de renforcement des réformes dans le secteur de l’eau.
Ce crédit allemand qualifié d'”odieux” par certains députés a été conclu le 12 décembre 2018. Son montant, estimé à 100 millions d’euros (soit l’équivalent de 340 MDT), sera remboursé sur 15 ans dont une période de grâce de 5 ans avec un taux d’intérêt constant de 2,26% par an avec la garantie du gouvernement allemand, sachant que le délai de décaissement de ce crédit a été repoussé à fin juin 2020, au lieu de 30 décembre 2019.
Il contribuera au financement de la deuxième phase du programme du renforcement des réformes dans le secteur de l’eau (13 réformes), consistant notamment en le lancement d’une étude concernant le secteur de l’eau à l’horizon 2050, à travers la conclusion d’un contrat spécifique au soutien technique.
La deuxième phase du programme vise à réaliser une étude sur le transfert de l’excédent de l’eau du nord ers le centre et à améliorer l’opération d’exploitation et de la sauvegarde des systèmes hydriques pour l’approvisionnement en eau potable des zones rurales, outre l’approbation du projet du Code de l’eau par un conseil ministériel et sa présentation pour le vote devant le parlement.
Les réformes concernent également l’augmentation des tarifs de l’eau potable de 150 millimes /m3 ainsi que ceux de l’assainissement de 8% au titre de l’année 2018 et la formulation de propositions sur l’augmentation des prix de l’eau d’irrigation , par la direction générale du génie rural et l’exploitation des eaux.
Toutes ces réformes s’inscrivent dans le cadre d’un programme intégral de réformes visant notamment à améliorer la capacité du financement et des nouveaux investissements et la préservation de la durabilité de projets basés sur le secteur de l’eau.
Ces réformes prévues dans le plan quinquennal (2016-2020) ont été fixées en coordination avec le ministère des Finances et les structures gouvernementales intervenantes dans ce secteur.
D’après la secrétaire d’Etat chargée des ressources hydrauliques, Akissa Bahri, près de 40% des ressources en eau proviennent de l‘extérieur, car les quantités disponibles en Tunisie ne suffisent pas à couvrir les besoins des citoyens.
Elle a reconnu les difficultés rencontrées à ce niveau liées à la pénurie des ressources hydriques et la dégradation de leur qualité, indiquant que 47% de cette source vitale se caractérisent par un degré de salinité entre 1,5 et 3 grammes par litre et 5 grammes dans les 7% du volume restant.
La secrétaire d’Etat a, dans ce sens, insisté sur la nécessité d’exploiter le ” Mejel ” à domicile pour stocker les eaux pluviales et les réutiliser comme auparavant.
Elle a jugé nécessaire de lutter contre le phénomène de l’interconnexion et des forages anarchiques dans les différentes régions, au vu du risque d’épuisement des ressources en eau, en gaspillant près de 45% de ces ressources appelant les députés à contribuer à sensibiliser à la nécessité de mettre fin à ce phénomène qualifié de ” vol de l’eau “.