La Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA) représente toujours cet accord avec un grand potentiel de favoriser l’intégration économique régionale et la croissance économique, et faire passer l’Afrique au niveau supérieur, même en pleine crise de coronavirus paralysante, c’est ce qui ressort d’un webinaire sur le mécanisme de relance face au COVID-19 et la ZLECA, qui vient d’être organisé par la Chambre nationale de commerce et d’industrie du Kenya (KNCCI) et la Commission économique pour l’Afrique. Rapportés par un communiqué de la Commission économique pour l’Afrique, les panélistes ont convenu que la ZLECA est une mesure cruciale pour éliminer la forte dépendance du continent à l’égard des exportations de produits de base et agricoles, conduisant à une croissance exponentielle du secteur manufacturier, à la diversification des exportations et à la création d’emplois de qualité si son plein potentiel de transformation pour tous les Africains est exploité.
Le Directeur de la Division de l’intégration régionale, de la Commissi
on économique pour l’Afrique, Stephen Karingi, a, à ce titre, déclaré que ” la CEA a réalisé un grand nombre de travaux empiriques montrant ce que la ZLECA signifie pour l’Afrique. La ZLECA a le potentiel d’approfondir non seulement l’intégration régionale du continent mais aussi de nous permettre de réaliser plus de valeur ajoutée dans nos processus de production “.
Ceci, a-t-il ajouté, ” représente une occasion non seulement de créer une résilience économique, mais aussi de créer des emplois de qualité et plus précieux par rapport aux emplois qui ne sont pas basés sur l’industrie “.
” Nous savons ce que la ZLECA signifie pour ce continent. Le COVID-19 révèle que si nous avions mis en œuvre la ZLECA plus tôt, nous serions dans une meilleure situation que nous ne le sommes actuellement “, a-t-il affirmé, ajoutant que le travail analytique de la CEA a pu démontrer le grand rôle que les services joueront en termes du développement économique.
Il a déclaré que l’Afrique devra également, discuter de l’utilisation des services numériques pour fournir des services de santé et l’éducation alors qu’elle parle de relance et de renforcement de la résilience post-COVID-19, ajoutant que le commerce électronique devra être avancé dans les négociations de la phase II de la ZLECA.
Pour sa part, Mama Keita, Directrice du Bureau sous-régional de la CEA pour l’Afrique de l’Est, a souligné que “pou la relance post-COVID-19, l’Afrique devra donner la priorité aux secteurs à forte intensité de main-d’œuvre, pour préserver les emplois et les moyens de subsistance. Cela comprend le secteur agricole pour assurer la sécurité alimentaire du continent “.
” La santé et le numérique sont des secteurs indispensables qui contribuent à résoudre la crise sanitaire, nous devons donc renforcer le secteur de la santé “, a-t-elle indiqué, ajoutant que la durabilité environnementale est également importante ainsi que les activités respectueuses du climat ” à mesure que nous rebâtissons plus solide “.
Elle a estimé que ” comprendre les cadres macroéconomiques actuels et passés et les contraintes des Etats est important pour évaluer les moyens disponibles visant à établir un plan robuste de riposte et de relance post-COVID-19 “” Le potentiel de la ZLECA est indéniable. Ce qu’il faut, c’est l’engagement de tous, y compris des gouvernements et du secteur privé “, a encore affirmé Mme Keita. Toujours selon elle ” après le COVID-19, il est nécessaire de garantir la demande de produits locaux ; renforcer les capacités de production pour fournir les biens et services nécessaires ; et promouvoir les secteurs stratégiques, y compris promouvoir l’innovation et la fabrication locale “. Les panélistes ont aussi souligné que les chambres de commerce africaines ont un grand rôle à jouer pour faciliter le commerce et garantir que les nations africaines commercent entre elles.
Richard Ngatia, Président de la Chambre nationale kényane de commerce et de l’industrie (KNCCI), a considéré que ” la ZLECA ouvrira des opportunités illimitées, permettra de réaliser de nouvelles économies d’échelle, créer des revenus et des emplois grâce à une plus grande intégration des marchés et de l’économie “.
A rappeler en ce qui concerne la Tunisie, que l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) a refusé, lors d’une plénière tenue le 5 mars 2020, l’adoption du projet de loi organique relatif à la convention fondatrice de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA).
La zone de libre-échange africaine est opérationnelle depuis 30 mai 2019, sachant que le gouvernement tunisien a signé la convention relative à l’adhésion à cette zone le 21 mars 2018, dans la ville Kigali (Rwanda). Pour parachever les procédures d’adhésion, le Parlement est appelé à adopter cette convention.