La croissance du produit intérieur brut (PIB) de la Tunisie devrait se contracter de 4% en 2020, sous l’effet de la pandémie de Covid-19, selon un rapport publié lundi 8 juin 2020 par la Banque mondiale (BM) sur les perspectives économiques mondiales. Mais elle devrait connaître une amélioration de +4,2% en 2021.
Dans la région Moyen-Orient et Afrique du Nord, l’activité économique devrait baisser de 4,2% sous l’effet de cette crise et de l’évolution du marché du pétrole, ce qui est loin des prévisions dans l’édition de janvier (+2,4%).
Pour l’institution de Bretton Woods, une forte incertitude pèse sur ces prévisions, car les pays exportateurs de pétrole sont pénalisés par l’effondrement des prix du pétrole et des flambées dues à la maladie de Covid-19, tandis que les importateurs de pétrole se ressentent de l’affaiblissement des économies avancées et des grands pays émergents, des perturbations causées par les mesures de riposte à la pandémie et de la baisse probable du tourisme.
Selon la BM, l’activité économique des pays importateurs de pétrole devrait se contracter de 0,8% en 2020 avec la baisse du tourisme et la détérioration des perspectives d’exportation.
L’investissement devrait rester atone dans le climat d’incertitude qui règne au niveau mondial et national, tandis que la consommation sera limitée par les mesures de riposte à la pandémie.
Le niveau élevé de la dette publique est un autre obstacle à la croissance des pays importateurs de pétrole. L’avancement des réformes structurelles dans la région peut contribuer à réduire les vulnérabilités à moyen terme tout en améliorant également, les perspectives de croissance à moyen terme.
S’agissant des pays exportateurs de pétrole, la Banque mondiale s’attend à une baisse d’activité de 5% en raison de la chute des prix du pétrole, contre une croissance de 2% annoncée dans les prévisions de janvier.
Dans bon nombre de pays exportateurs de pétrole, les mesures de réduction de la production pétrolière vont considérablement freiner la croissance.
Dans les pays membres du Conseil de coopération du Golfe (-4,1%), les faibles cours du pétrole et l’incertitude liée au coronavirus pèseront lourdement sur les secteurs non pétroliers.
L’Algérie (-6,4%) et l’Iraq (-9,7%) sont toujours aux prises avec les conséquences de la baisse des cours du pétrole et des vulnérabilités structurelles.
D’après le rapport de la BM, les effets de contagion de la crise sanitaire qui touche les grands partenaires commerciaux tels que les pays de la zone euro et la Chine sont déjà considérables et pourraient s’intensifier.
L’effondrement récent des prix du pétrole et l’incertitude qui pèse sur leur évolution future est un risque important pour les perspectives régionales à court terme.
La faiblesse persistante des prix du pétrole réduirait un espace budgétaire déjà limité, ainsi que les investissements, estime la Banque mondiale.
En outre, les risques de conflit restent élevés dans la région.
Enfin, des problèmes politiques pourraient venir encore perturber les programmes de réformes, notamment dans les petits pays importateurs de pétrole.
Le PIB mondial, quant à lui, devrait diminuer de 5,2% en 2020, ce qui représente la plus grave récession planétaire depuis des décennies, prévoit la Banque mondiale, soulignant la nécessité de prendre des mesures pour amortir le choc, protéger les populations vulnérables et améliorer la capacité des pays de faire face à d’éventuelles crises similaires à l’avenir.
Il est également essentiel, selon elle, de relever les défis que posent le caractère informel de l’économie et le manque de filets de protection sociale, et d’engager des réformes qui permettent d’assurer une croissance vigoureuse et durable.