Le président de l’ARP et président du mouvement Ennahdha, Rached Ghannouchi, a déclaré, lundi 8 juin 2020, dans une interview télévisée diffusée sur la chaîne Nessma, que ” les élections législatives de l’après-révolution ont donné lieu à des Parlements fragmentés qui ont enfanté des coalitions gouvernementales difficiles à gérer étant composées de partis d’orientations politiques et idéologiques différentes “.
Ceci a aggravé davantage la situation, car la majorité gouvernementale ne reflète souvent pas la majorité parlementaire. C’est la raison pour laquelle nous essayons d’arriver à un consensus, a expliqué Ghannouchi.
Il rappelle à ce titre que “les élections de 2014 ont donné lieu à un consensus gouvernemental entre les deux partis vainqueurs, à savoir Nidaa Tounes et Ennahdha, et c’est ce qui a permis de stabiliser relativement le pays durant 5 ans”.
A l’inverse, le président du Parlement estime anormale la situation actuelle, où le parti arrivé en deuxième position lors des élections de 2019, Qalb Tounes / Au cœur de la Tunisie, n’est pas associé au gouvernement. “De ce fait, il est aujourd’hui nécessaire d’établir un pouvoir consensuel ouvert à tous ceux qui veulent y participer”, souligne Ghannouch.
Par ailleurs, Rached Ghannouchi qualifie ” d’anormales les prises de position contradictoires entre les partis au pouvoir et les votes du Mouvement du peuple et de Tahya Tounes contre le parti Ennahdha lors de la plénière du 3 juin 2020 “, estimant que ” cette situation ne peut pas perdurer. Dans ces conditions, il est nécessaire d’opérer des changements sur la composition du pouvoir (gouvernement) pour revenir à une certaine normalité où la majorité parlementaire reflète la majorité gouvernementale.
Il est évident que “la confiance étant brisée entre les partis de la coalition parlementaire, j’ai lancé un appel au changement et au retour à une certaine normalité en faisant de sorte que les partis qui se ressemblent et qui se soutiennent mutuellement soient représentés dans le gouvernement”.
D’ailleurs, ” nous avons refusé de signer le Document de solidarité et de stabilité gouvernementale en raison de l’absence de solidarité entre les partis au pouvoir “, a-t-il souligné.