Peu de musées tunisiens ont été, cette année, au rendez-vous, pour la célébration, ce mardi 9 juin, de la Journée internationale des archives. Cet évènement qui revêt pourtant une grande importance pour toute la scène culturelle nationale et internationale et pour toute l’humanité, intervient cette année, dans une conjoncture difficile, marquée par l’épidémie du coronavirus et la crise sanitaire qui en résulte.

L’évènement, célébré le 9 juin de chaque année, coïncide avec la semaine internationale des Archives (du 8 au 14 juin), instaurée en 2019. Il est placé, cette année sous le thème ” Renforcer les Sociétés du Savoir “.

Des rencontres-débats ont été annoncées par l’Institut national du patrimoine (INP) dans certains musées, ré-ouverts dans le cadre du déconfinement ciblé et de la reprise progressive de la vie sociale et économique en Tunisie.

Il s’agit du Musée Archéologique de Nabeul, le Musée du Leader Habib Bourguiba, le Musée National d’Art Islamique de Raqqada, le Musée Archéologique de Kerkouane, le Musée Archéologique de Sousse, le Musée de Mahdia, le Musée Enfidha et le Musée de Zarzis.

En dehors des musées, le patrimoine documentaire est menacé

Exceptées ces rencontres-débats, prévues dans les musées, aucun programme n’a été annoncé par les institutions du secteur culturel pour la célébration de la Journée internationale des archives et la Semaine des archives.
Pourtant, le patrimoine documentaire en Tunisie, sous ses diverses formes, est plus que jamais menacé par plusieurs facteurs, et mérite d’être mis au cœur des stratégies de valorisation et des débats à l’occasion de cette journée.

Des affaires de trafic illicite du patrimoine culturel font surface de temps à autres dont celle récemment relayée par les médias relative à la vente aux enchères en France de biens culturels de haute valeur historique. La suspension de cette vente a nécessité l’intervention diplomatique, mais elle est loin d’être la seule ou la dernière mettant le riche patrimoine du pays en danger.

Des débats sont aussi recommandés pour discuter des conditions de préservation et de conservation de certaines archives du patrimoine culturel qui ne concernent pas seulement les musées, mais aussi les sources de ces archives, soit les administrations, tribunaux, entreprises, syndicats, organisations religieuses, universités et écoles, institutions militaires, salles de spectacle, studios de cinéma, groupes d’arts vivants, associations et organisations non-gouvernementales, communautés, familles et individus.

Car, selon le Conseil International des Archives (IAC), “les archives sont le produit documentaire de l’activité humaine et elles sont conservées en raison de leur valeur sur le long terme”. “Elles se présentent sous toute une gamme de formats – écrit, photographique, audiovisuel -, sous forme numérique ou analogique. Les archives sont produites par les organisations publiques ou privées et par les personnes à travers le monde”.

Pour mémoire, la célébration de la journée internationale des Archives est instaurée depuis 2008 par le Conseil international des Archives en concomitance avec la date de création de cette institution le 9 juin 1948, sous les auspices de l’UNESCO.

Le texte de Recommandation de l’UNESCO contenu dans le Programme Mémoire du monde et qui concerne la préservation et l’accessibilité du patrimoine documentaire à l’ère du numérique indique que “le patrimoine documentaire des archives, des bibliothèques et des musées occupe une grande place dans la mémoire des peuples du monde et reflète la diversité des populations, des langues et des cultures”.

Selon la même source “la question de la préservation de ce patrimoine suscite l’inquiétude des spécialistes et autres personnes au fait de sa fragilité et des risques de perte d’importantes sources d’information qui en résultent”.