Le mouvement Tahya Tounes a mis en garde contre “la gravité du contenu du rapport publié par le centre américain de recherches Atlantic council, sur ce qu’on appelle opération de Carthage”.
Le rapport a fait état d’une campagne digitale menée sur les réseaux sociaux dont l’objectif était d’influencer l’opinion publique tunisienne et orienter les électeurs tunisiens pendant les élections de 2019.
Lors d’une conférence de presse tenue, mercredi, à Tunis, le parti a appelé le parquet à faire la lumière sur cette affaire pour assurer l’expression libre de la volonté des électeurs et protéger le processus démocratique en Tunisie.
“Le rapport à révélé que des forces étrangères ont eu recours à des outils et des financements suspects pour orienter les électeurs lors des scrutins présidentiel et législatif ainsi que pour la diffamation de la classe politique en Tunisie et dans d’autres pays africains”, a ajouté le parti.
A ce propos, Tahya Tounes a annoncé sa décision de créer une commission d’enquête parlementaire et d’adresser des correspondances au président de la République et au chef du gouvernement pour suivre cette affaire ainsi que l’affaire de la correspondance adressée par Facebook au gouvernement, concernant le groupe Archimedes (Une entreprise israélienne d’influence digitale).
Le parti a également décidé d’adresser, à cette fin, des correspondances à l’instance supérieure indépendante des élections (ISIE) et à l’Agence nationale de la sécurité informatique (ANSI), appelant la société civile et les journalistes à enquêter sur cette affaire et à dévoiler la vérité.
Dans son intervention, Héla Omrane, dirigeante au parti, a indiqué que le rapport publié le 5 juin par un laboratoire du centre américain de recherches “Atlantic Council” constitue “le maillon manquant d’une série de tentatives douteuses pour manipuler les élections en Tunisie et à l’étranger”.
Le contenu du rapport conforte, selon elle, les déclarations du porte-parole de facebook en 2018 qui avait évoqué les pratiques visant à influencer l’opinion publique électorale dans plusieurs pays dont la Tunisie. Il a, aussi, annoncé la fermeture de 265 comptes et une page facebook de la société israélienne Archimedes impliquée dans des campagnes de diffamation dirigées contre des politiques.
Tahya Tounes refuse de mettre en doute les résultats des élections législatives et présidentielle malgré la gravité de ces pratiques sur le processus électoral et démocratique, a-t-elle souligné.
Pour sa part, Mahmoud Smaoui, dirigeant à Tahya Tounes, a déclaré que “l’opération de Carthage” a révélé le lien établi entre ces pages de désinformation et la société Ureputation installée en Tunisie, ajoutant que l’administrateur de ces pages est un journaliste tunisien en lien avec la société en question.
Smaoui a rappelé que 182 comptes facebook, 446 pages facebook, 96 groupes et 209 comptes instagram en lien avec Ureputation ont été fermés, selon le rapport, précisant que “des montants faramineux en devise ont été payés pour orienter les électeurs”.