L’organisation mondiale de la santé (OMS), par la voix de sa directrice régionale pour l’Afrique, Dr Matshidiso Moeti, avertit : “la pandémie de Covid-19 est en train d’accélérer sa propagation en Afrique, qui concentre pour l’instant seulement 3% du total mondial des cas de contamination par le nouveau coronavirus“.
Et pour cause. En moins de 20 jours, l’organisation onusienne dit avoir constaté un doublement du nombre de cas confirmés de Covid-19 sur le continent africain. En effet, citant des sources gouvernementales, l’AFP souligne que la barre des 200 000 contaminations par le nouveau coronavirus en Afrique a été franchie mardi 11 courant.
“Il a fallu 98 jours pour atteindre la barre des 100 000 cas et 18 jours seulement pour franchir celle des 200 000”, s’inquiète Dr Moeti, lors d’un point de presse au siège de l’OMS à Genève. Et elle précise : “même si ces cas enregistrés en Afrique représentent moins de 3% du total mondial, il est clair que la pandémie s’accélère sur le continent“.
A noter que la Covid-19 a infecté près de 7,4 millions de personnes dans le monde et en a tué environ 416 000 (dont respectivement 210 519 cas et 5 635 décès en Afrique) depuis l’apparition de l’épidémie en Chine en décembre 2019.
Ceci étant, 10 des 54 pays du continent accaparent 80% des cas confirmés, dont notamment l’Afrique du Sud (25% des cas). Et plus de 70% des décès sont enregistrés dans seulement cinq pays : Afrique du Sud, Algérie, Nigeria, Égypte et Soudan –ce dernier pays constitue un cas à part étant donné que jusqu’à une date récente, le pays déclarait “zéro cas“ de Covid-19.
Mais l’antenne africaine de l’OMS, tout en admettant «… certains cas asymptomatiques ou légers passent sous les radars…», estime qu’il n’y a pas eu un nombre important de cas graves ou de décès qui n’ait pas été comptabilisé en Afrique, affirme Dr Moeti.
Entre autres raisons de ce faible cas de contamination en Afrique, on cite notamment la relative jeunesse de la population africaine comparée à celles d’autres continents, et l’expérience acquise dans la gestion d’autres épidémies (ébola, méningite,…).
A cela s’ajoute le fait que certains pays du continent africain aient pris des “mesures précoces“, mais pour autant, une vigilance constante doit rester de mise, conseille Dr Moeti, car “avant que nous ayons accès à un vaccin efficace, je crains que nous devions vivre avec une hausse constante dans la région, avec des foyers à gérer dans de nombreux pays, comme c’est le cas actuellement en Afrique du Sud, en Algérie et au Cameroun, qui nécessitent de très fortes mesures de santé publique”.