Le président de l’instance Nationale de Lutte contre la Corruption (INLUCC) Chawki Tabib a indiqué que le système de corruption en Tunisie a la peau dure. Il s’agit, selon lui, d’un héritage qui remonte à des siècles.
Pour le président de l’INLUCC, la corruption doit être traitée sous trois angles.
Auditionné lundi par la commission de la réforme administrative au parlement sur le rapport de l’instance pour 2018 a souligné que la lutte contre la corruption doit commencer par la redevabilité et la reddition de compte.
Il a ensuite insisté sur la nécessité d’œuvrer à démanteler la corruption et, en troisième lieu, de tenir compte des aspects culturels et éducatifs dans la lutte contre ce fléau.
En réponse aux interrogations des membres de la commission parlementaire, Tabib a fait savoir que la non promulgation des textes d’application relatifs à la déclaration de patrimoine a entravé l’application de la totalité de la loi y afférant.
Il a relevé que dans son rapport pour l’année 2018, l’instance révèle que le ministère de l’Intérieur se place en tête des départements ciblés par les plaintes avec un taux de 6,33 pc (516 dossiers). Le département de l’Intérieur est suivi dans son classement par le ministère de l’Agriculture (6,25%), puis des Domaine de l’Etat avec 5,99% et les Finances (5,55%).
Il a ajouté que 55% des lanceurs d’alerte sont de sexe masculin contre 11% seulement de femmes. Le reste se répartit entre 2% de personnes morales et 32% d’anonymes.
Le président de l’INLUCC a encore précisé que le Grand Tunis occupe la première position en termes de plaintes sur des faits de corruption (22,61%) loin derrière la région de Sfax avec 6,72%.
Au total, l’instance a reçu quelque 8150 requêtes, a-t-il poursuivit, affirmant que les déclarations de patrimoine ont atteint 86 mille, selon le rapport 2018. Aujourd’hui ce chiffre, se situe aux alentours de 150 mille.