L’Agence foncière industrielle (AFI) a préparé un projet de loi qu’elle présentera prochainement à la présidence du gouvernement en vue de réduire les délais de réalisation des zones industrielles actuellement de 6 ans outre 2 ou 3 ans supplémentaires pour le parachèvement des procédures. C’est ce qu’a déclaré son PDG, Souheil Cheour.
La longueur et la complexité des procédures (intervention de entre 14 et 18 ministères et structures publiques) provoquent le non respect des délais et du rythme de travail en dépit du paiement au préalable d’environ 75% des coûts aux intervenants publics, a-t-il ajouté dans une interview accordée à l’Agence TAP.
A cet effet, en 2018, l’AFI a dû revoir le plan des projets programmés et a décidé de reporter la réalisation de 15 zones industrielles pour des raisons budgétaires ou de délais, et la faiblesse des ventes dans certaines régions.
Du coup, le taux de vente n’a pas dépassé les 7% pour la zone industrielle Kasserine 3 et 11% pour la zone industrielle El Krib, alors que les zones industrielles de Ghraiba à Sfax et Sejnane (1er lot Bizerte) ont été carrément boudées par les industriels.
S’agissant des prix des lots, Cheour notera que l’AFI acquiert désormais les terrains aux prix réels après l’expiration des délais relatifs à l’acquisition des terrains destinés au développement régional au dinar symbolique, ce qui a provoqué la hausse des coûts et, partant, des prix de vente des lots aménagés.
Pour le plan de travail de l’AFI 2021/2025, l’Agence a opté pour une nouvelle orientation et pour une approche participative pour déterminer les besoins de chaque région en zones industrielles, a affirmé Cheour à l’Agence TAP, précisant que l’accent est mis actuellement, sur la réalisation de projets dans les zones proches de plusieurs délégations, lesquels sont raccordées aux réseaux routiers et aménagés sur un terrain vaste d’environ 100 hectares pour permettre son élargissement.
L’Agence a ainsi, entamé l’aménagement des zones conformément à un modèle intégré conforme aux normes internationales et abritant toutes les commodités à l’instar des services postaux, bancaires, de transport, de restauration et de sécurité.
A cet égard, le projet Jaafar Raoued (Grand Tunis), qui s’étend sur 120 hectares, démarrera en juin 2021. Il sera le premier projet intégré en Tunisie et comprendra une zone industrielle et une zone de résidence dotées de toutes les commodités et ce moyennant 100 millions de dinars, d’après le responsable.
L’AFI a en outre signé, dernièrement (juin 2020) le plan d’aménagement détaillé de la zone industrielle de ” Sers ” au Kef, lequel sera le plus important pôle industriel et de développement dans la région et s’étendra sur 80 hectares.
Pour le PDG de l’AFI, il est nécessaire de procéder à l’avenir et progressivement à la réalisation de zones industrielles spécialisées afin d’éviter le morcellement des zones industrielles et l’existence dans la même zone de projets polluants et d’autres non polluants.
Il a annoncé que l’agence se prépare à réalisé 8 projets industriels à partir de 2021 après avoir obtenu l’accord du Comité national d’approbation des projets publics pour la programmation de leurs financements dans le budget de l’Etat.
Il a également, affirmé que le démarrage de la numérisation des activités de l’agence et l’élaboration d’une carte numérique de tous ses projets grâce à un financement allemand, permettra à l’investisseur de s’informer sur tous les lots qui sont en vente dans les différentes régions du pays.
Afin de remédier à l’absence d’information sur les lots en vente décriés par des industriels, l’AFI a procédé durant les mois de confinement ( Mars et Avril 2020) à l’introduction des principales données relatives aux zones industrielles sur son site officiel tout en œuvrant à les actualiser manuellement.
Cette initiative a contribué à la conclusion d’environ 50 contrats de vente durant le confinement grâce à des réunions virtuelles pour l’octroi de lot industrielle à Béja et à Sejnane (Bizerte), d’après Cheour.