Presque 41% des personnes interrogées ne sont pas retournées à leurs emplois durant la période de confinement ciblé, nous apprend une enquête de l’Institut national de la statistique (INS) et de la Banque mondiale (BM).
En marge de la réunion de l’Economic Policy dialogue (EPD) sur Tunisie-Covid-19 : impacts et opportunités de reprise, le directeur général de l’INS, tenue lundi 22 juin 2020, Adnen Lassoued a précisé que les 2/3 des personnes interrogées dans cette enquête n’ont pas travaillé pendant le confinement.
Cette étude sur les impacts socio-économiques de la Covid-19 sur les ménages porte sur 4 vagues (confinement -déjà publié-, début de confinement ciblé, fin de confinement, et après confinement ).
Il s’agit d’un échantillon de 1 369 ménages représentatifs de la population tunisienne, avec un nombre de répondants de 1 030 ménages à la 1ère vague et 899 à la 2ème vague.
” La part de ceux qui ont perdu leurs emplois et qui n’avaient plus de ressources, car ils n’ont pas reçu leurs salaires était de 80% durant la période de confinement total “, d’après cette enquête. En outre, cette catégorie de personnes qui ont perdu leurs emplois est classée dans la rubrique des ménages les plus pauvres.
Durant le début de déconfinement, ce pourcentage reste encore élevé, soit un taux de plus de 50%, a ajouté le responsable.
Cette situation financière a eu un impact sur les finances des ménages, a précisé le DG de l’INS, d’autant plus que 56% des ménages déclarent que leur situation économique s’est détérioré voir même très détérioré par rapport à leur situation normale avant la décision de la mesure de confinement total qui a été prise pour limiter la propagation de la pandémie de Covid-19.
Par conséquent, le 1/3 des ménages n’arrivent pas à payer leurs charges fixes, notamment les factures de consommation d’électricité …).
Durant la période de confinement, le Tunisien était plus anxieux. Ainsi, 40% des ménages déclarent qu’ils avaient beaucoup de difficultés d’insomnie, moins de concentration et le 1/3 d’entre eux souffraient de tristesse.
S’agissant du volet éducation, l’enquête a montré que la majorité des interrogés avaient des difficultés à accéder à des activités éducatives.
Dans leur réponse à la question si votre enfant était en contact avec un professeur à distance, plus de 50% des ménages les plus riches ont répondu “Oui” contre seulement 10% des ménages pauvres, faute d’accès aux moyens d’éducation à distance.
Une 2ème étude sur les entreprises du secteur privé est en cours d’élaboration et la lecture des résultats sera prochainement achevée, a fait savoir le responsable.