La Commission parlementaire du règlement intérieur, de l’immunité, des lois parlementaires et des lois électorales a organisé, lundi, une journée d’études à l’académie parlementaire sur le thème “Les groupes parlementaires et la relation du député avec son bloc parlementaire et son parti”.
La rencontre se veut une “occasion de débattre de la démission des députés de leurs blocs parlementaires ou des partis au nom desquels ils se sont portés candidats aux élections législatives”.
Un sujet polémique tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du parlement entre ceux qui estiment que c’est une “trahison” des électeurs et d’autres le considérant comme un “droit”. Pour ces derniers, le député représente le peuple et non une région bien précise.
La Commission du règlement intérieur, de l’immunité, des lois parlementaires et des lois électorales avait adopté en mai dernier une proposition d’amendement de l’article 45 du règlement intérieur de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP).
La proposition prévoit que le député démissionnaire du parti ou de la liste de candidats ou de la coalition électorale sous lesquels il a présenté sa candidature ou le bloc qu’il a rejoint, perd sa qualité de député et soit remplacé par un autre candidat de la même liste.
Intervenant lors de la rencontre, le président de la commission, Haythem Brahem, a indiqué que le but de la journée d’études est de clarifier tous les aspects juridiques de la question et en lien avec la Constitution.
Le président de l’ARP, Rached Ghannouchi a estimé, quant à lui, que les groupes parlementaires représentent initialement leurs partis ou des coalitions politiques et défendent leurs programmes.
“Les différences au sein du parlement sont souhaitables mais il est important d’en améliorer les mécanismes”, a soutenu Ghannouchi. Pour lui, “la moralisation de l’action parlementaire est pressante”. Il va falloir conjuguer les efforts pour élaborer les dispositions d’un pacte éthique organisant la relation entre tous les députés et les groupes parlementaires, a-t-il insisté.
Rappelons que qu’on qualifie de “tourisme parlementaire” a atteint son apogée lors du mandat parlementaire 2014-2019. Selon des statistiques parlementaires, le changement d’un groupe parlementaire à un autre durant les quatre sessions parlementaires a touché plus du tiers des députés. Sur un total de 217 députés, 74 ont changé de bloc. Parmi eux, des députés qui ont changé de groupe quatre fois de suite.