La France débloquera 350 millions d’euros de prêts en faveur de la Tunisie pour faire face à la crise du coronavirus. L’annonce a été faite dans la soirée du lundi 22 juin 2020 à Paris par le président français Emmanuel Macron.
“La France continue d’apporter tout son soutien à la Tunisie, notamment dans le domaine de la santé à travers la formation de soignants, la modernisation de l’infrastructure comme la construction des hôpitaux de Gafsa et Sidi Bouzid et la relance de l’activité économique”, a ajouté le chef de l’Etat français devant la presse, à l’issue d’un entretien avec le président Kaïs Saïed à l’Elysée.
Selon lui, ce prêt s’inscrit dans le cadre des engagements pris par la France envers la Tunisie à hauteur de 1,7 milliard d’euros jusqu’en 2022 pour agir dans les secteur de la santé et de l’emploi des jeunes.
Par ailleurs, Macron a affirmé avoir évoqué avec son homologue tunisien des questions régionales d’intérêt commun, particulièrement le dossier libyen.
En effet, explique Emmanuel Macron, la France et la Tunisie demandent ensemble que les belligérants cessent le feu et tiennent leur engagement de reprendre la négociation engagée dans le cadre des Nations unies en vue de restaurer la sécurité de tous, de procéder à la réunification des institutions libyennes et d’engager la reconstruction au bénéfice de tous les Libyens.
Il a indiqué qu’il s’agit d’un chemin difficile qui nécessité que ” chacun fasse preuve de responsabilité “, assurant que la France et la Tunisie “demandent ensemble un cessez-le-feu en Libye”.
Dans cette optique, le président français a dénoncé le “jeu dangereux” de la Turquie en Libye, y voyant une menace directe pour la région et pour l’Europe.
“Je considère aujourd’hui que la Turquie joue en Libye un jeu dangereux et contrevient à tous ses engagements pris lors de la conférence de Berlin”, a-t-il lancé devant un parterre de journalistes, affirmant avoir tenu “le même discours” lors d’un entretien téléphonique lundi après-midi avec le président américain, Donald Trump.
Emmanuel Macron a aussi appelé à ce que “cessent les ingérences étrangères et les actes unilatéraux de ceux qui prétendent gagner de nouvelles positions à la faveur de la guerre” en Libye.
De son côté, le chef de l’Etat tunisien, Kaïs Saïed, qui effectue son deuxième déplacement officiel à l’étranger, après l’Algérie, depuis son élection en octobre, s’est félicité du niveau “excellent” de la coopération bilatérale, appelant à identifier de nouveaux concepts et mécanismes pour booster davantage les relations de partenariat.
” Il est aujourd’hui temps de panser les blessures du passé et de réfléchir à l’avenir “, a plaidé le chef de l’Etat, appelant, dans ce contexte, à ouvrir de nouveaux horizons de coopération.
Le président Saied a par ailleurs salué le soutien apporté par la France à la Tunisie dans plusieurs domaines, annonçant l’idée de la mise en place prochainement d’un chemin de fer pour relier le nord et le sud de la Tunisie, sans donner davantage de détails.
Plut tôt dans la journée, le chef de l’Etat a eu un entretien à l’Elysée avec son homologue français axé notamment sur la crise libyenne et le projet de résolution tuniso-français sur la lutte contre le coronavirus. La Tunisie siège actuellement au Conseil de sécurité des Nations-Unies.