C’est devenu -et depuis longtemps- quelque chose de tout à fait banal à Poulina Group Holding (PGH) : le train du groupe fondé par Feu Abdelwaheb Ben Ayed continue à avancer en dépit des obstacles et des vents contraires qu’il rencontre. C’est ce qui s’est passé en 2019, tels que Khaled Bouricha, président, en a fait le constat mercredi 24 juin 2020, lors de la communication financière puis de l’assemblée générale ordinaire.

Et les chiffres en administrent la preuve : croissance des revenus consolidés de 6,3% par rapport à 2018, à 2,299 milliards de dinars, de la marge brute de 10,2% à 828,2 millions de dinars, du résultat brut d’exploitation (EBITDA) de 5,7% à 385,1 millions de dinars, du résultat d’exploitation de 4,4% à 239,6 millions de dinars. Mais un bémol : une baisse du résultat net de 14,2% à 130,5%.

Cette performance a été réalisée malgré plusieurs facteurs défavorables. D’abord, comme l’a souligné Khaled Bouricha, une conjoncture nationale -un taux de croissance de 1% en 2019 en deçà de l’objectif fixé de 3,1% et de 2018 (2,7%) ; la persistance du coût excessif du financement bancaire, avec un TMM qui a augmenté de 16% par rapport à 2018 ; la baisse du dinar durant le 1er semestre 2019 ; le maintien du taux d’inflation à un niveau élevé (6,7% contre 7,3% en 2018, etc.- et internationale -guerre civile en Libye causant l’arrêt presque total des usines de PGH et des exportations vers ce pays, volatilité des cours des matières premières, et introduction de nouvelles barrières techniques à l’exportation de produits alimentaires vers le marché de l’Union européenne- guère favorables.

A quoi s’est ajouté, last but not least, la pandémie du Covid-19 qui a fortement impacté l’activité du groupe à partir de la deuxième quinzaine du mois de mars 2020. «Le résultat global du Groupe était sensiblement en avance par rapport aux prévisions durant le premier semestre ; mais la tendance a basculé au cours du 2ème semestre », souligne M. Bouricha.

D’après le président de PGH, l’effet de la pandémie sur le groupe a été brutal «sous l’effet d’un double choc, celui des entreprises clientes ont arrêté, totalement ou partiellement, leurs activités de production ou de services, et des consommateurs suite au confinement et à la baisse du pouvoir d’achat ». Ces conséquences négatives se feront sentir en 2020 mais «vont persister après le coronavirus et pour quelques temps».

Finalement, si PGH a pu sauver les meubles en 2019, c’est «grâce notamment à la diversification, à l’intégration et à la synergie entre les activités relevant de son champ d’action», explique son président.

Concrètement, «les écarts négatifs importants enregistrés au niveau des secteurs de l’aviculture et des matériaux de construction» ont été contrebalancés «par les écarts positifs enregistrés au niveau des secteurs de l’agroalimentaire, de l’emballage et des commerce & services».

M.M.