Le “plan de relance économique” du gouvernement et appelé auparavant “plan de sauvetage de l’économie contre la Covid-19” repose sur quatre axes et constitue “un combat de salut pour l’Etat. C’est ce qu’a déclaré, jeudi 25 juin 2020, le chef du gouvernement, Elyès Fakhfakh, lors de la plénière au Parlement consacrée au dialogue avec l’exécutif.
Tout d’abord, Fakhfakh souligne que son gouvernement s’est penché, dès le 8 mai 2020, sur la préparation de ce plan, à travers la constitution des commissions techniques qui ont tenu une soixantaine de réunions.
Au travail…!
Il estime que l’heure n’est plus au bricolage politique mais aux décisions audacieuses, au renforcement de l’unité et de la solidarité entre les différentes composantes de la société et de l’Etat afin de sortir de la crise sociale et économique.
Le plan de relance économique sera présenté en détail au cours des conférences de presse programmées ultérieurement afin de faciliter sa vulgarisation pour tous les citoyens, a-t-il dit, notant que ce plan facilitera la préparation du plan quinquennal de développement 2021-2025 qui sera lancée à partir de septembre 2020.
Dans cette optique, le chef du gouvernement a souligné l’importance de venir en aide aux couches sociales vulnérables et aux entreprises sinistrées, de lutte par la propagation du coronavirus dans le pays et de la nécessité du parachèvement des procédures et mesures prévues pour la dernière étape de déconfinement.
3 milliards de dinars de financement public…
Le deuxième axe du plan de la relance économique vise la réalisation des projets bloqués pour booster l’économie nationale. Fakhfakh a, dans ce sens, évoqué la possibilité de mettre en oeuvre des projets publics bloqués, d’une valeur de 3 milliards de dinars, et auxquels des financements ont été alloués et les appels d’offres lancés.
Il a mis l’accent sur la nécessité d’entamer la réalisation des projets de développement à travers le partenariat public-privé (PPP), précisant que l’encouragement de l’investissement privé compte parmi les priorités de l’Etat, étant donné que ce dernier est incapable seul de réaliser ces projets.
A cet regard, l’exécutif lancera dans la réalisation de 9 méga-projets en collaboration avec des promoteurs privés dont le coût s’élève à 2,5 milliards de dinars.
Les fondements d’une Tunisie moderne…
Autre projet évoque par le chef du gouvernement: l’identifiant unique et de l’échange électronique des informations, outre l’interconnexion d’une base de données à Internet afin de mettre en place les fondements de la Tunisie moderne.
Ces deux réalisations permettront de lutter contre la corruption, de collecter et de contrôler toutes les informations ayant trait aux individus depuis leurs naissances (des données sur les impôts, la situation financière, les caisses sociales, l’Etat civile, la distribution des aides…), outre la numérisation et la facilitation des procédures administratives.
A rappeler au passage que le gouvernement a publié 364 arrêtés au cours des deux derniers mois pour faciliter la prise des décisions pendant la période du confinement.
Impulsion du secteur numérique
Le chef du gouvernement a affirmé que la mobilisation des investisseurs, l’accélération des projets bloqués et l’impulsion de la croissance restent tributaires de l’amendement du code de change actuel mis en place depuis 1976. A cela s’ajoute la dynamisation de l’activité du port de Radès, dont 30% seulement de sa capacité est exploitée.
Il s’agit également de donner une impulsion au secteur numérique à travers l’encouragement des jeunes à développer des applications et jeux électroniques, deux activités qui attirent l’investissement.
300 000 familles vont bénéficier de logements sociaux
Il a, par ailleurs, souligné que le gouvernement s’est lancé dans la mis en œuvre d’un programme national visant la distribution des logements sociaux à 300 mille familles dans différentes régions au cours des cinq prochaines années, afin de les aider à avoir un logement digne.
Fakhfakh a souligné les efforts déployés par le gouvernement en matière d’éradication des constructions anarchiques qui constituent presque la moitié des constructions bâties chaque année (40 mille logements), insistant sur la nécessité d’anticiper la situation et de fournir des terres et de logements aux citoyens d’autant que l’Etat dispose d’un réserve foncier de 500 mille ha.
Un programme d’intégration des jeunes
L’exécutif œuvrera par ailleurs à mettre en place un programme d’intégration des jeunes dans le circuit économique, faisant remarquer que le 1/3 de ces jeunes sont âgés entre 15 et 29 ans souffrent de décrochage scolaire en plus du chômage, sachant que, près de 100 mille jeunes interrompent à leurs études annuellement.
Il convient de noter que le chef du gouvernement n’a pas donné, dans son allocution, plus de détails sur le plan de la relance économique, compte tenu du temps qui lui a été fixé par le président du parlement, avant de céder la parole aux parlementaires pour poser leurs questions.