Le programme de la Banque Mondiale sur l’économie bleue dans la région du Maghreb a entamé, depuis quelques mois, avec les institutions publiques et privées nationales, la préparation de la stratégie d’économie bleue en Tunisie, a indiqué Taoufik Bannouna, représentant de la Banque Mondiale (BM), lors d’une rencontre sur l’économie bleue, organisée mardi à Tunis, par le “Hub national Tunisie”.

Ce Hub, relève de l’initiative West med qui couvre en Tunisie, l’ensemble des régions littorales de la méditerrané. Elle est créée pour aider les institutions publiques, les institutions académiques, les communautés locales et les PME de deux rives de la méditerranée à développer des projets maritimes locaux et régionaux.

Un bureau d’études a été chargé de la préparation de la stratégie tunisienne, en coordination avec tous les secteurs concernés par l’économie bleue, les institutions publiques, la société civile et le secteur privé. L’objectif est d’aboutir à la mise en œuvre de cette stratégie, dont la phase préparatoire est achevée.

Cette stratégie de 10 à 20 ans, doit être élaborée et approuvée par les institutions tunisiennes, à travers l’organisation d’ateliers sur des thèmes particuliers, au cours desquels les parties intervenantes s’accordent sur les secteurs à définir dans cette stratégie de l’économie bleue.

Bannouna a rappelé que depuis octobre 2018, la banque mondiale a mis en place un projet pour aider les pays du Maghreb à mettre en œuvre leur priorités, par rapport à leurs programmes d’économie bleue et préparer une stratégie pour la gestion des plastiques au niveau de la méditerranée, précisant que le budget alloué par ce programme s’élève à 1 million de dollars.

Pour sa part, le responsable du Hub National Tunisie, a précisé que l’objectif de Westmed, est de mettre en place une politique maritime intégrée permettant de coordonner entre toutes les institutions et de booster la croissance bleue à travers le lancement de projets dans l’économie bleue.

Il s’agit d’inciter près de 12 d’activités, dont l’aquaculture, la biotechnologie, le tourisme durable, et la construction navale…, à travers une stratégie permettant à ces activités de créer de la valeur ajoutée, d’autant plus que ces activités permettent de créer des emplois qualifiés.

Et d’ajouter qu’un seul point gagné dans le PIB, signifie la création de 1000 emplois.

Le responsable a recommandé également de booster et de revitaliser les secteurs traditionnels, soulignant que la protection de l’environnement est une condition nécessaire à respecter dans le lancement des projets de l’économie bleue. Il a appelé à cet égard à développer la planification de l’espace maritime pour éviter les erreurs de gestion de l’espace littoral.

Pour sa part, la représentante de l’Union européenne, Sophie Vanhaeverbeke a rappelé que l’initiative Westmed vise à mettre les acteurs concernés par l’économie bleue en réseau pour définir et identifier les problèmes ainsi que les stratégies dans ce domaine.

Dix pays participent à cette initiative: l’Algérie, l’Espagne, la France, l’Italie, la Libye, le Malte, le Maroc, la Mauritanie, le Portugal et la Tunisie. L’objectif étant de créer un espace maritime plus sûr et mieux sécurisé, une économie bleue intelligente et plus résiliente et une meilleure gouvernance maritime.

A cet égard, la Tunisie est appelée à anticiper la crise environnementale qui menace le secteur touristique, en réfléchissant sur des stratégies à cet effet , et à tenir compte également, des impacts du changement climatique ( stress hydrique, recyclage des déchets …)
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De son coté, le ministre de l’Environnement, Chokri Ben Hassen a indiqué que l’économie bleue peut constituer un vecteur de développement compétitif, inclusif et résiliant pour la région méditerranéenne.

Ainsi, les secteurs de l’économie bleue (pêche , aquaculture, extraction des richesses naturelles , industrie navale et portuaire …) offrent une opportunité d’instaurer un partenariat méditerranéen.