La crise sanitaire due au coronavirus a engendré un fort ralentissement des circuits d’approvisionnement, de commercialisation et de distribution des produits agricoles. C’est en tout cas ce que révèle une note d’information publiée par l’Observatoire national de l’agriculture (Onagri) sur “l’impact de la Covid-19 sur la production, l’approvisionnement, les prix et les exportations des produits agricoles”.
D’après l’Onagri, cette perturbation a pesé sur tous les produits agricoles, durant fin mars 2020, entraînant ainsi une régression de l’offre variant de 7% pour les légumes à 41% pour les fruits suivie par une baisse remarquable des prix pour certains légumes, notamment l’oignon et l’artichaut, et de moindre importance pour la tomate et le piment.
Pour remédier au ralentissement de l’offre et maîtriser les fluctuations des prix, des mesures ont été prises après l’ouverture des marchés et l’adoption de procédures exceptionnelles pour faciliter la circulation des agriculteurs et activer l’approvisionnement des marchés, observe la même source, soulignant que ces mesures ont permis de réajuster la situation durant avril et mai 2020.
Cela a entraîné une augmentation globale de 13% de l’offre en légumes et une réduction de 4% du déficit total de l’offre en fruits à -4% pendant toute la période du confinement comparé à la même période de 2019.Selon l’observatoire, les mesures ont également permis de limiter la fluctuation des prix pour plusieurs produits, à l’exception de la pomme de terre qui a enregistré une baisse successive de 26% des prix moyens enregistrés durant avril et mai 2020.
Le secteur de la pêche frappé de plein fouet
Pour ce qui est des produits de la pêche maritime, ils ont été les plus touchés par la pandémie Covid-19, comme en témoigne la baisse enregistrée au niveau de l’offre (-33%) pendant toute la période du confinement et l’augmentation excessive des prix pour plusieurs produits dont le merlan (+40%) et le rouget (+50%), suite notamment à la suspension de certaines activités, telles que la pêche au chalut et les filets tournants.
Cette mesure a engendré une baisse de la production (-59% au mois de mars 2020 et -53% au mois d’avril 2020 comparés à 2019) qui a touché la plupart des activités de pêche et spécialement la pêche du poisson bleu, la pêche au chalut benthique et la pêche côtière.La chute de production qui a concerné la plupart des gouvernorats a impacté le niveau des prix et de l’offre dans le marché intérieur d’un côté et l’exportation d’un autre côté, ce qui a affecté le solde des échanges extérieurs.
Baisse des exportations agricoles et alimentaires
S’agissant des exportations des produits agricoles et alimentaires, elles ont observé dans l’ensemble une baisse, au cours des mois de mars et avril 2020 par rapport à 2019, malgré les exportations exceptionnelles de l’huile d’olive.
En effet, les valeurs des exportations entre janvier et mai 2020 de certains produits ont baissé, à l’instar des produits de la mer (-18,6%), des dattes (-12,6%) et des légumes (- 6,3%), par rapport à la même période de l’année précédente. Cela a entraîné une réduction de 105 millions de dinars du total des exportations alimentaires enregistrées jusqu’en mai 2020.
La destination des exportations a également connu un changement notable. Le rythme des exportations est réduit vers les marchés traditionnels, en particulier le Maroc et les Etats-Unis (dattes), l’Italie (poissons) et Italie et France (légumes), par opposition il y a émergence de nouveaux marchés comme l’Indonésie et le Canada pour les dattes, le Japon pour les produits de la mer, et la Russie pour les légumes.
Quant aux importations de céréales, elles ont augmenté de 9,5% en 2020 comparé à 2019 et les prix à l’importation du blé tendre ont diminué de 12,6% et ceux de l’orge de 23,1%. Seuls les prix à l’importation du blé dur ont progressé de 6,1% entre 2019 et 2020.