“La multiplication des intervenants dans la gestion du patrimoine a entraîné des dissensions dans le traitement du secteur”, a déclaré Faouzi Mahfoudh, directeur général de l’Institut national du patrimoine (INP).
Mahfoudh s’exprimait en marge d’une journée d’étude autour du thème “Patrimoine culturel et développement durable : enjeux et perspectives” organisé samedi au Musée archéologique de Sousse par le Forum de l’Académie politique en partenariat avec la Fondation allemande Konrad Edenauer.
Dans une déclaration au correspondant de TAP à Sousse, il a estimé que ” la question du patrimoine matériel et immatériel exige la mise en place d’une politique nationale claire qui implique un engagement de toutes les institutions publiques dans la valorisation du secteur “.
Côté financements alloués au secteur, le responsable de l’INP a déclaré que le budget actuel “ne répond pas aux besoins du secteur et demeure assez faible pour le patrimoine national important qui compte 1200 sites historiques dont 750 classés “.
Il a appelé à ” la révision du budget réservé aux organismes et institutions nationales en charge du patrimoine, la création de d’inspections régionales relevant de l’INP et à davantage d’implication du secteur privé dans de projets de valorisation du patrimoine national “. Le but étant de faire du secteur ” un vecteur de développement culturel, social, économique et environnemental “, a-t-il expliqué.
Il a encore insisté sur ” l’enrichissement du code des collectivités locales par l’introduction de nouveaux chapitres qui stipulent clairement la protection des sites archéologiques et monuments historiques “.
Pour sa part Mohamed-el Aziz Ben Achour, historien, a fait constater l’ampleur des dégâts dans plusieurs sites archéologiques et monuments historiques à cause du rythme de vie moderne. Dans une déclaration à TAP, cet ancien ministre de la Culture a souligné que la situation nécessite ” une intervention d’urgence pour l’aménagement et la protection des sites des multiples dangers extérieurs qui les menacent “.
Ben Achour compte sur ” une véritable prise de conscience sociale pour sauver le patrimoine national qui devra être exploité davantage dans le cycle de développement économique “. A cet effet, il suggère d’ “encourager l’investissement dans le patrimoine dans un cadre organisé qui se déroule sous la supervision de l’INP “.
La journée a été marquée par la participation de plusieurs experts et spécialistes dans la protection et la mise en valeur du patrimoine participants. Les interventions ont été axées sur cette relation étroite entre patrimoine et développement économique et social ainsi que les possibilités qu’offre le patrimoine national dans la promotion du tourisme alternatif dans le pays.