L’Initiative méditerranéenne du Fonds mondial pour la nature (WWF) appelle les pays méditerranéens dont la Tunisie à prendre des mesures urgentes pour lutter contre la pêche illégale des requins et des raies capturés par des filets et des palangres.
Dans un communiqué publié lundi 13 juillet 2020, à l’occasion de la Journée mondiale des requins célébrée le 14 juillet de chaque année, l’organisation exhorte les gouvernements à renforcer le contrôle, à dénoncer ces pratiques et à sensibiliser davantage les pêcheurs locaux à la sauvegarde de ces espèces ” en danger critique d’extinction “.
“A ce jour, aucun Etat méditerranéen n’a mis en place un plan national pour la conservation, la gestion et l’utilisation durable à long terme des requins et des raies. Nous ne pouvons plus attendre “, dénonce Simone Niedermueller, directrice régionale du WWF.
D’après l’organisation, plusieurs espèces de requins, en danger critique d’extinction, continuent à se vendre, frauduleusement, dans les marchés locaux de certains pays.
Elle a, à ce tire, cité les requins-marteaux à aile blanche, mako et soyeux qui ont été signalés dans les marchés de la Tunisie, du Maroc, de l’Italie et de la France.
” Il est choquant de voir que les lois protégeant les requins et les raies en Méditerranée sont continuellement, violées avec peu ou pas de conséquences, alors que les mécanismes visant à améliorer la gestion des pêches ne sont toujours pas utilisés efficacement. L’extinction d’un seul de ces prédateurs serait une perte tragique pour l’ensemble de l’écosystème marin “, déplore la directrice régionale du WWF.
Avec plus de 80 espèces recensées dans ses eaux, la Méditerranée est un haut lieu de la biodiversité pour les requins et les raies, indique le WWF, ajoutant que plus de la moitié de cette espèce est menacée aujourd’hui, voire même en danger critique d’extinction.
Malgré la législation interdisant le débarquement des espèces protégées de requins et de raies et restreignant la pression sur les autres, la pêche est très faiblement contrôlée et les interdictions sont souvent appliquées.
Dans un rapport publié en juillet 2019, intitulé ” Les requins en crise : un appel à l’action pour la Méditerranée “, le WWF avait classé la Tunisie comme deuxième plus gros pêcheur de requins de la Méditerranée après la Libye.
Selon l’organisation, la Tunisie (4.161 t) et la Libye (4.260 t) assurent des prises trois fois supérieures à celles de l’Italie (1.347 t) et de l’Egypte (1.141 t).