Discours de l’Ambassadeur de France, Olivier Poivre d’Arvor, à l’occasion de la Fête nationale française, “une fête qui ne peut être célébrée comme les autres années, car 2020 n’est pas une année comme les autres” (Extraits).
Après plusieurs mois d’incertitude, l’épidémie de Covid-19 semble faiblir dans nos deux pays. Ici en Tunisie, beaucoup ont parlé de miracle, tant l’épidémie est restée maîtrisée. Nos regards et nos pensées se sont portés vers la France, très sévèrement touchée, et je remercie sincèrement tous nos partenaires et amis tunisiens pour leurs nombreux messages de soutien.
Cette crise sanitaire, nous l’avons traversée ensemble, avec un esprit de solidarité et d’entraide que je veux saluer aujourd’hui : entraide au sein de la communauté française en Tunisie, mobilisation de tous les services de l’Etat en France et ici en Tunisie pour apporter assistance à nos compatriotes dans le besoin. C’est le même esprit qui a prévalu au sein des établissements scolaires français et à programme français et je tiens à saluer l’engagement de l’ensemble des personnels, enseignants, administratifs et de service. La continuité pédagogique a permis à nos élèves de poursuivre leur scolarité, pour certains jusqu’au BAC qu’ils ont pour la grande majorité obtenu avec succès. Félicitations à elles et eux et félicitations à leurs parents qui ont fait confiance à nos écoles.
Cette crise a été aussi l’occasion de démontrer notre solidarité : la France et la Tunisie se sont entraidées dans ce combat contre le Covid-19, notamment avec la fourniture de matériel et d’équipements sanitaires, médicaux et par l’appui en financements à travers l’Agence française de développement. Et de cette solidarité, cette entraide, nous pouvons être fiers.
Nos deux pays ont rouvert leurs frontières, le 27 juin pour la Tunisie, le 1er juillet pour la France. C’est le signe que nos échanges, si riches sur bien des plans, vont pouvoir reprendre. Et je me réjouis que la Tunisie puisse accueillir dès maintenant de nombreux touristes français qui vont pouvoir retrouver le pays qu’ils aiment tant, ses régions intérieures, et ce magnifique littoral dont le Forum mondial de la mer qui se tiendra demain, le 15 juillet, à Bizerte, redira toute l’importance.
Les conséquences de cette épidémie, sur nos deux économies, nos deux sociétés, seront évidemment lourdes. Je pense particulièrement à toutes les entreprises françaises qui ont beaucoup souffert, faisant du maintien de l’emploi et l’activité leur priorité. La relation forte, qu’entretiennent nos deux pays, à travers notamment nos communautés en France et en Tunisie, contribuera également à fortifier ce ciment. Ce ciment, ce sont les peuples, les sociétés civiles, les familles, nos familles, notre famille.
En France, le temps va aussi être à la reconstruction :
o une reconstruction économique pour soutenir nos entreprises et nos emplois ;
o une reconstruction écologique (ré)conciliant production et climat ;
o une reconstruction sociale et solidaire pour revaloriser nos personnels soignants ;
o une relance sociale et inclusive par le biais d’un investissement massif en direction de la jeunesse par l’éducation, la formation et l’emploi mais aussi auprès des personnes les plus vulnérables tant socialement qu’économiquement.
Enfin et surtout, il va nous falloir retrouver la maîtrise de notre destin collectif, qu’il soit local, national, européen, mais aussi celui de l’espace francophone et de nos valeurs universelles. Et continuer à nous unir autour de ces valeurs de la République, comme nous avons su le faire ces derniers mois.
Je souhaite une bonne Fête nationale à tous. Vive la France, vive la Tunisie, vive l’amitié entre nos deux pays.